Le principe des éco-points pour les constructeurs fonctionne bien, mais atteint ses limites dans le sud du pays.
Quand le bâtiment va, tout va, dit le dicton. Mais ce qu’il devrait préciser, c’est que «tout va» sauf l’environnement. Car pour sortir des constructions de terre, il faut souvent faire table rase de tout l’écosystème qui se trouve là. La loi modifiée du 18 juillet 2018 a tenté de pallier cet inconvénient majeur en instaurant un système d’éco-points.
Le principe est simple : les constructeurs publics ou privés dont les projets détruisent des biotopes, n’ont plus l’obligation de les compenser eux-mêmes. Ils peuvent s’acquitter d’une taxe (1 euro vaut 1 éco-point) en fonction de l’envergure de la détérioration et des mesures compensatoires à mettre en place.
Après sept ans de fonctionnement, l’heure était au bilan, ce vendredi. Selon le ministère de l’Environnement, le système affiche un bilan globalement positif : 43 millions d’éco-points ont été débités du registre national et 62,7 millions générés sur le terrain, à travers cinq secteurs écologiques du pays. L’administration de la Nature et des Forêts (ANF), chargée de la mise en œuvre des mesures, a réussi à créer un surplus d’éco-points à l’échelle nationale.
Toutefois, «le bilan écologique reste précaire», indique le ministère par voie de communiqué. En effet, des difficultés sont persistantes dans le sud du pays, où la pression démographique rend difficile la création de réserves suffisantes. Pour y remédier, un projet de loi prévoit de prolonger de sept à quinze ans le délai transitoire fixé par la loi de 2018.
Parallèlement, explique encore le ministère, un groupe de travail interministériel a été mis en place afin d’identifier des terrains et proposer des solutions pour renforcer les capacités de compensation dans les zones les plus tendues. Le ministre a enfin insisté sur la nécessité de développer des projets urbains respectueux de la biodiversité et du climat, en appliquant le principe «éviter, atténuer, compenser».