Un souterrain pour le tram route d’Arlon dès 2032

Jugée plus rapide et moins contraignante, c’est l’option tunnel qui a été retenue pour l’extension du tram de Luxembourg jusqu’au CHL. Mise en service prévue en 2032.

En avril dernier, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, et la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, Lydie Polfer, avaient listé les priorités pour l’avenir du tram dans la capitale : un axe nord-sud dédoublé, capable d’absorber jusqu’à 220 000 usagers par jour, la desserte très attendue du CHL route d’Arlon, et des extensions vers les nouveaux quartiers de Hollerich. Hier midi, les deux collègues de parti se sont retrouvées pour présenter cette fois-ci la feuille de route détaillée du réseau pour les dix prochaines années, débattue en commission parlementaire le matin même.

Avec une grande première : route d’Arlon, le tram s’enfoncera dans un souterrain de 550 mètres, entre le futur Wunnquartier Stade et le Centre hospitalier de Luxembourg. Dans un premier temps, cette extension avait fait l’objet d’études avec circulation du tram en surface uniquement. Mais des variantes ont permis d’affiner le projet en proposant une section comportant un tunnel.

De quoi faciliter les choses au plan des acquisitions foncières privées et donner un coup d’accélérateur au calendrier : «À l’origine, on envisageait une mise en service en 2035. Désormais, on sait qu’on peut le faire trois ans plus tôt», explique Yuriko Backes, satisfaite. «Ce qui fait la différence, c’est que cette option demande moins d’emprise. Ça réduit le nombre d’interlocuteurs avec qui négocier pour obtenir les terrains.»

Cette solution permet aussi de réaménager totalement les espaces en surface pour offrir un partage équitable de la voirie entre tous les usagers : les piétons, qui profiteront d’un large trottoir, les cyclistes, qui rouleront sur une piste bidirectionnelle, les automobilistes et les usagers des transports collectifs. Les procédures environnementales seront soumises en octobre, tandis que le projet de financement sera prêt fin 2025, promet la ministre. La portion de 2,2 km comportera quatre stations – Étoile, Wunnquartier Stade, CHL et Arquebusiers.

Kirchberg et Hollerich

Autres priorités : les extensions au Kirchberg et à Hollerich, unanimement approuvées début 2024 à la Chambre. Ainsi, la construction du nouveau tronçon K2 en voie double, entre le pôle d’échange Pfaffenthal/Kirchberg et Luxexpo, est prête à démarrer. Le chantier durera deux ans et commencera dès mai 2025, entre le funiculaire et l’école européenne. Là aussi, une redistribution des espaces est au programme. Les travaux de la liaison du tram entre les futurs quartiers Porte de Hollerich, Nei Hollerich et la gare centrale sont quant à eux planifiés pour 2027 et incluent deux nouvelles stations.

Aéroport

Alors que les premiers essais se dérouleront à partir du 10 décembre, c’est en mars 2025 que le dernier morceau de la ligne 1 – entamée en 2015 avec le Trammsschapp – viendra compléter le puzzle : il sera alors possible de rejoindre l’aéroport en tram avec ses valises, via les nouvelles stations Héienhaff P+R et Findel Luxembourg-Airport, cette dernière se trouvant à quelques mètres à peine de l’aérogare.

Route d’Esch

Entre la place de l’Étoile et la Cloche d’Or, le tram doit aussi être prolongé le long de la route d’Esch sur 4,2 km. Les études se poursuivent actuellement concernant cette extension, dont le projet de loi de financement n’est pas envisagé avant fin 2025, voire début 2026, pour une mise en service en 2030/2031. «Cette ligne s’avère primordiale pour délester la ligne existante alors que le tram rapide acheminera de nouveaux usagers en provenance du sud du pays. Ils pourront rejoindre le plateau du Kirchberg via la route d’Esch et la place de l’Étoile», précise la bourgmestre.

Tram rapide

Très attendu lui aussi, le tram rapide et son couloir multimodal le long de l’autoroute A4 permettra à terme de relier Belval à la Cloche d’Or (en 2035). Mais avant ça, plusieurs sections seront opérationnelles : dès 2028 entre la Cloche d’or et Leudelange, à partir de 2030 jusqu’à Foetz, et en 2032 vers la Metzeschmelz à Esch-sur-Alzette. Un agenda jusqu’ici respecté. Le premier projet de loi de financement du tram rapide sera déposé au plus tard en 2026, avait indiqué la ministre cet été, les études d’avant-projet sommaire étant déjà en cours. Le début des travaux est programmé courant 2027.

Enfin, on sait qu’un nouveau centre de remisage poussera bientôt à la Cloche d’Or, alors que la remise actuelle au Kirchberg permet seulement d’abriter 33 rames et que Luxtram aura besoin d’en loger une quarantaine de plus d’ici 2035. Le conseil de gouvernement a déjà validé le projet de loi, le Parlement votera à son tour prochainement.