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Un «retour à la normale» espéré pour l’Autofestival


Les primes versées par l’État sont prolongées jusqu’à mars 2024, un «soutien important» pour la Fedamo. (Photo : archives lq/anne lommel)

Après deux années de crise, le secteur automobile espère enfin redémarrer avec l’ouverture de l’Autofestival le 23 janvier.

«Il faut remonter la pente : nous allons livrer beaucoup de véhicules cette année.» Ces mots, prononcés par Philippe Mersch, le président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo), sonnent davantage comme une promesse que comme un simple constat. L’année 2023 sera celle de la «normalisation» du marché automobile luxembourgeois après deux années difficiles, marquées par d’importantes crises.

Une normalisation qui doit donc déjà commencer par la régularisation des portefeuilles de toutes les commandes encore en cours, qui sont «exceptionnellement élevées» et permettent de nuancer quelque peu les derniers chiffres du Statec, qui faisaient état d’une baisse des nouvelles immatriculations inédite depuis deux décennies.

Oui, le Luxembourg a vendu moins de véhicules neufs en 2022 selon ces statistiques, mais surtout à cause de problèmes logistiques, de pénuries et de délais de livraison prolongés, qui font que beaucoup de voitures attendent sagement d’être livrées. Toutefois, les constructeurs automobiles ayant annoncé pour 2023 une normalisation des productions, les concessions «disposeront d’un stock croissant de véhicules de toutes les gammes et motorisations», avance la Fedamo.

Les familles se serrent la ceinture

Comme chaque année, 170 espaces de vente prendront place dans près de 80 concessions à travers le pays, pour «informer sur les nouvelles tendances, découvrir les nouveautés du monde automobile» ou encore «profiter des offres spéciales». Un bien beau tableau qui cache cependant un petit point noir : le budget des ménages.

En effet, de nombreuses familles se serrent la ceinture depuis plusieurs mois pour contrer l’inflation, qui touche tous les domaines : comment espérer alors acheter une voiture, de préférence électrique (actuellement, plus d’un quart des voitures vendues au Luxembourg le sont, cette motorisation continuant sa progression), quand on peine à boucler ses fins de mois ?

Les primes, un «soutien important»

Une question que Philippe Mersch comprend et essaie de nuancer : «L’Autofestival permet justement de se renseigner sur les financements, les primes disponibles pour l’acquisition de véhicules. Nous mettons en avant des possibilités de financement flexibles, des offres de reprise intéressantes. Il faut bien tout étudier», explique-t-il.

La baisse de la TVA mise en place depuis le 1er janvier et la prolongation des aides sur l’électromobilité (une prime de 8 000 euros versée par l’État) deviennent ainsi de sacrés alliés pour le secteur, un «soutien important», que le président de la Fedamo espère conserver au-delà de 2024. «Il est nécessaire de maintenir les aides à l’achat, qui continuent à faire leur preuve.»

«L’électrique n’est pas la solution unique»

Le diesel continue sa chute vertigineuse et correspond aujourd’hui à seulement 29 % des ventes en 2022 au Luxembourg, contre 73 % il y a tout juste dix ans. En revanche, l’électrique et l’hybride connaissent une forte hausse, «ce qui prouve l’acceptation par la clientèle des motorisations électrifiées», souligne Philippe Mersch.

Leur part dans les nouvelles immatriculations de voitures a atteint 15,2 % en 2022 alors qu’elles ne représentaient que 10,5 % des nouvelles voitures en 2021. Les véhicules hybrides se maintiennent et progressent même légèrement avec une part de 28,2 %, contre 26,3 % en 2021. Mais pour lui, «l’électrique n’est pas la solution unique» : «Il faut ouvrir la voie vers d’autres formes, comme l’hydrogène par exemple.»

«L’objectif du gouvernement d’avoir un parc automobile électrique national de 49 % en 2030 n’est pas réalisable pour moi», ajoute Manuel Ruggiu, le directeur opérationnel de la SNCA (Société nationale de circulation automobile). «Le parc évolue moins rapidement que les prévisions. Les gens sont ouverts, c’est bien, mais 49 %, c’est beaucoup trop.»