Au Luxembourg, 15% des résidents vivent avec un handicap : un chiffre établi pour la première fois grâce au dernier recensement, et qui va désormais appuyer les politiques favorisant l’inclusion.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est une sacrée avancée : pour la première fois, le Luxembourg dispose d’une vue globale sur la situation de ses résidents handicapés. Alors que jusqu’ici, les seules données disponibles étaient récoltées de manière sporadique, via des enquêtes ciblées ne permettant pas d’inclure les personnes en institutions par exemple. En 2021, le recensement a enfin permis au Grand-Duché de se mettre en règle avec l’obligation de collecte de statistiques imposée par la Convention de New York sur les droits des personnes handicapées, qu’il a ratifiée en 2011.
Le Statec a ainsi recueilli des informations inédites concernant le handicap au Luxembourg, présentées hier au ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre-ensemble et de l’Accueil. Premier enseignement, près de 15 % des résidents déclarent vivre avec un handicap, soit 94 000 personnes, les femmes étant légèrement plus représentées. En effet, elles vivent plus longtemps et sont donc plus nombreuses parmi les personnes âgées, groupe le plus touché par le handicap.
Chez les moins de 18 ans, 6,5 % sont en situation de handicap, soit près de 7 900 enfants et adolescents concernés à travers le pays. Jusqu’à l’âge de 44 ans, la prévalence du handicap oscille autour de 10 % au sein de la population, avant de bondir à 58 % chez les plus de 85 ans, et à 70 % chez les plus de 90 ans.
Le type de handicap le plus fréquent est la malvoyance (8,7 % des résidents), suivie de la mobilité réduite (3,9 %) et du handicap auditif (2,5 %). On apprend aussi que 2,1 % des répondants disent souffrir d’un handicap psychique, 1,9 % déclarent un handicap mental, 1,9 % des troubles d’apprentissage, 1,9 % des troubles du langage et 1,6 % sont autistes. Globalement, près de 7 % des habitants concernés jugent leur handicap modéré ou sévère.
«Ces chiffres vont aider à rendre le handicap plus visible, dans toutes ses formes, et rappeler qu’il ne s’agit pas seulement de fauteuil roulant», commente le ministre Max Hahn.
Autre enseignement, venant confirmer une situation bien connue sur le terrain : les personnes en situation de handicap ont un niveau d’éducation moins élevé par rapport aux autres. 43 % des plus de 15 ans n’ont pas pu poursuivre leur scolarité au-delà du premier cycle de l’enseignement secondaire, 39 % se sont arrêtés au deuxième cycle et seuls 18,5 % ont pu faire des études supérieures – contre 38 % pour le reste de la population.
Un triste constat qui se reflète fatalement dans les chiffres de l’emploi, une barrière qui reste compliquée à franchir pour les travailleurs handicapés. En 2021, ils n’étaient que 57 % en âge de travailler à avoir un emploi, largement en dessous du taux national de 74 %. De même, leur taux de chômage atteignait 8 %, contre 5,7 % pour la population totale à cette époque.
Ceux qui travaillent occupent des postes dans tous les secteurs, quasiment dans les mêmes proportions que les autres salariés, à l’exception de la branche de la finance et de celle des activités scientifiques et techniques. Ces secteurs demandent un niveau de formation très élevé que n’ont pas pu atteindre les personnes handicapées.
«Je perçois une énorme dynamique»
D’où la volonté du ministre de placer ces axes en tête des priorités pour les années à venir, notamment via la nouvelle version du Plan d’action national handicap et inclusion, indispensable pour coordonner les efforts des ministères impliqués – Famille, Éducation, Santé, Travail –, car «c’est un domaine transversal», insiste-t-il.
«L’accompagnement par les assistants à l’inclusion de l’Adem doit être amélioré pour faciliter l’accès des personnes handicapées au premier marché du travail», précise Max Hahn, conscient qu’il y a du pain sur la planche et qu’il n’y parviendra pas seul. «J’ai besoin de tous les acteurs à nos côtés, et je suis confiant, car je perçois une énorme dynamique», glisse-t-il, assurant que le budget pluri-annuel prévoit des moyens conséquents.
Entre autres, l’ouverture d’un guichet unique avec communication accessible à tous est au programme, tout comme l’extension des heures silencieuses et des tables à langer pour adultes dans les lieux fréquentés, ou encore l’augmentation de la capacité d’accueil des ateliers protégés et des structures d’hébergement autonomes et semi-autonomes.
Il existe des associations specialisees mais non liees aux pouvoirs publics. Elles ont des avis consultatifs peu voire non contraignants. Elles ne siegent pas de facon permanentes. L Etat doit reprendre la main, faire sieger un conseil d amenagement propre aux handicaps de facon permanente, de maniere a dissoudre certaines associations dont le nombre nuit aux resultats. Trop de subsides publics ou prives se percent en inefficacite.
Dans chaque ville du monde, il devrait exister un comite d amenagement compose d handicapes faisant des propositions concretes au maire. Cela servirait a diriger les budgets vers des points primordiaux. Il y a une grille d analyse a developper.