À seulement quelques jours des élections européennes, une enquête de la Fondation pour l’innovation politique au sein de l’Union européenne montre que près de 26 % des Luxembourgeois souhaiteraient revenir à leur ancienne monnaie nationale.
Des voix dissidentes au Luxembourg ? Alors que le pays fait partie des plus europhiles de la zone euro, une enquête de la Fondation pour l’innovation politique met en lumière une partie de la population plus réfractaire face à l’Union européenne.
Cette étude, dévoilée ce mercredi 29 mai, à seulement quelques jours des élections européennes, montre que les «exiters», ces électeurs qui veulent voir leurs pays quitter l’UE, représentent, certes, un groupe minoritaire, voire marginal, mais toutefois bien présent au Grand-Duché.
Ainsi, le Luxembourg fait partie des 8 pays où leur poids est le plus important : la Bulgarie arrive en tête avec 22 %, suivie de la République tchèque (20 %), l’Autriche (19 %), la France (18 %), le Luxembourg (17 %), la Slovaquie (16 %), la Suède (15 %) et Chypre (15 %).
Un retour au franc
À la question «En ce qui concerne l’euro, de laquelle des opinions suivantes vous sentez-vous le plus proche ?» : 26 % des répondants luxembourgeois veulent abandonner complètement la monnaie européenne.
Dans le détail, 11 % souhaiteraient que le Luxembourg revienne à sa monnaie nationale et pense que cela est possible. C’est l’un des taux les plus hauts de la zone euro avec la Croatie (14 %), la Grèce (11 %), l’Italie et la France (10 %). Un pourcentage qui a d’ailleurs progressé de 7 points entre 2021 et 2024.
Quinze autres pourcents pensent que «cela n’est pas possible», mais veulent toutefois aussi abandonner l’euro. Ce sont donc près d’un quart des sondés qui veulent le retour du franc luxembourgeois.
Sur cette même idée, les Luxembourgeois semblent aussi avoir davantage confiance en leur propre gouvernement que dans les institutions européennes. Au Grand-Duché, la confiance dans la Commission européenne (57 %) est inférieure à la confiance dans le gouvernement national (65 %), alors dans tous les autres États, la Commission bénéficie d’un niveau de confiance plus élevé que les gouvernements nationaux.
Le Parlement européen suscite également une plus grande confiance que les parlements nationaux, à l’exception de cinq pays, le Luxembourg qui arrive de nouveau en tête (53 % contre 69 %), les Pays-Bas (64 % contre 65 %), la Suède (57 % contre 60 %), l’Autriche (45 % contre 51 %) et la France (47 % contre 50 %).