Accueil | A la Une | Un prévenu victime du hasard et de ses addictions veut se racheter une conduite

Un prévenu victime du hasard et de ses addictions veut se racheter une conduite


Un prévenu victime du hasard et de ses addictions veut se racheter une conduite. (photo archives LQ)

Arthur apparaît contrit. Il dit regretter l’épisode de sa vie pour lequel il s’est retrouvé à la barre et tout mettre en œuvre pour ne pas retomber dans ses anciens travers.

«Il est très gentil quand il n’a pas bu», confirment un policier et Marie, l’ancienne compagne d’Arthur. Le comportement du prévenu à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg tend à le prouver. Arthur, la cinquantaine, regrette sincèrement et reconnaît ses accès de violence et de boisson. Depuis fin 2020, il se tient à carreau et fait l’objet d’un suivi toxicologique et psychologique.

Il comparaissait dans le cadre de deux dossiers remontant au 12 septembre ainsi qu’aux 25 et 29 novembre 2020. Il lui est reproché d’avoir violé une mesure d’expulsion du domicile de sa compagne à Esch-sur-Alzette, d’avoir commis des coups et blessures volontaires et proféré des menaces de mort à son encontre en brandissant un pistolet Colt chargé dans sa direction et celle de son père, ainsi que d’avoir commis une rébellion envers les policiers et d’avoir détenu des armes prohibées.

Arthur s’est excusé

Questionnés à tour de rôle sur les faits, Arthur et Marie disent ne plus se souvenir ce qui s’est produit les jours des faits en raison de leurs «addictions respectives aux stupéfiants et à l’alcool». Un policier éclairera le tribunal sur les faits survenus au mois de septembre. «Nous avons été envoyés à l’adresse du couple à Esch-sur-Alzette parce qu’une femme avait blessé son compagnon à la main avec un couteau», explique le commissaire adjoint. «Arthur nous a ouvert la porte et nous a dit que sa compagne s’était retranchée dans sa chambre à l’étage avec le couteau.»

Les policiers ont trouvé Marie assise calmement sur son lit. La croyant armée, ils ont préféré lui passer les menottes par mesure de sécurité. «Elle a dit à mes collègues que son compagnon avait le couteau sur lui et qu’il s’était coupé la main lui-même avec son katana. Il venait d’apprendre que sa fille et sa compagne avaient pris la décision de le faire interner à la suite d’un énième épisode délirant», poursuit le policier qui se serait trouvé à ce moment-là seul à côté du prévenu. «Il était en état d’ébriété et devenait de plus en plus nerveux. Il m’a dit que nous pouvions partir et que cela ne valait pas la peine d’interroger sa compagne.»

Arthur aurait ensuite repoussé le policier et se serait violemment débattu quand ses collègues ont essayé de l’emmener à l’hôpital contre son gré. Il se serait également montré insultant envers les représentants des forces de l’ordre, les ambulanciers et le personnel hospitalier, selon le commissaire adjoint qui relève qu’Arthur s’est depuis excusé auprès de lui pour son attitude. Le katana a été retrouvé caché derrière la porte d’entrée, à quelques mètres de là où se trouvaient le témoin et un couteau de chasse entre les coussins du canapé.

Une vie sur terrain glissant

Interrogé à son tour par le président de la 7e chambre correctionnelle, Arthur raconte une enfance à la dure, puis la stabilité retrouvée avant que sa vie ne bascule à nouveau à deux reprises sans qu’il y soit, selon lui, pour quelque chose. Il se serait alors enfoncé de plus en plus dans ses addictions. En 2004, il apprenait que sa maman était inculpée pour détournement de fonds. Employé dans la même banque qu’elle, il est forcé de quitter son emploi et commence à boire avant de reprendre sa vie en main.

Il ne se départira cependant jamais vraiment de ses addictions malgré des cures, explique-t-il. C’est d’ailleurs lors d’une de ces cures qu’Arthur a rencontré Marie avec qui il formera un couple pendant une quinzaine d’années. La pandémie déstabilise son fragile équilibre en tirant un trait sur ses projets professionnels de se mettre à son compte en 2020 et sur ses économies, poursuit le prévenu posément à la barre. Depuis, il ne boit et ne se drogue plus, jure-t-il, et a pris ses distances avec «le milieu».

Son client est toujours suivi par des professionnels et tenterait de reconstruire sa vie, atteste son avocate. Il est notamment très actif dans le domaine du bénévolat et ferait tout son possible pour ne pas retomber dans ses anciens travers. Me Marc demande à ce que la peine prononcée à son encontre soit assortie du sursis probatoire sinon intégral. La représentante du parquet venait de requérir une peine de 12 mois de prison assortie du sursis probatoire.

Le prononcé est fixé au 6 juillet.

Un commentaire

  1. Un feminicide sur trois est dû à l’alcool. On leur donnerait le Bon Dieu sans confession lorsqu’ils sont sobres, mais pour combien de temps ? Comme d’habitude on attend le pire pour agir sérieusement.