Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un nouveau terrain de pétanque est disponible rue du Canal. L’occasion d’une petite leçon avec deux joueurs du club star, le Riganelli Esch !
On appelle ça un mal pour un bien. La commune d’Esch-sur-Alzette était bien embêtée avec cet espace coincé à l’angle de la rue des Argentins et de la rue du Canal. «Les enfants jouaient au foot et j’ai vu une scène terrible, explique Jemp Gillen, responsable au service espace urbanisme. Un enfant a failli se faire renverser en allant chercher son ballon. Il fallait organiser une autre activité ici.»
Après mûre réflexion, l’idée d’un terrain de pétanque a germé. Jusqu’à la réalisation pour 80 000 euros, à la fin du mois de juillet. «Ne manque plus qu’une pancarte pour signifier que ce terrain ne sert pas à promener son chien», glisse le responsable.
Pourquoi cette idée de la pétanque ? «Nous sommes dans un quartier avec bon nombre d’habitants originaires du sud de l’Europe. Et puis, avec les bancs, ça faisait un bel aménagement.»
Encore faut-il apprendre à jouer. Car pour le moment, de l’avis d’un riverain, «le terrain n’est pas très occupé».
Leçon avec des champions
Ça tombe bien, Esch compte quatre clubs de pétanque inscrits à la fédération, un record ! Dont l’un des clubs les plus redoutables d’Europe : le Riganelli d’Esch-sur-Alzette ! «Notre club évolue dans le top 10 européen, explique Jean-Claude Thoma, le trésorier. Nous sommes sixième, plus précisément.» En 2015, le Riganelli a fini troisième de l’EuroCup, comparable à la Champion’s League de foot. «Juste derrière Monaco», indique Christian Goulleven, le secrétaire. Eh oui, l’information est peu connue, mais les Eschois sont carrément meilleurs que les Marseillais à la pétanque. Probablement le bon air du sud… du Grand-Duché !
Le Riganelli Esch est 6e du top 100 de pétanque en Europe. Devant les clubs de Marseille, Montpellier et autres villes à l’accent chantant.
«Tout d’abord, il faut se trouver un poste, explique Jean-Claude. C’est comme au foot, chacun a sa spécialité. Le pointeur sait placer une boule le plus près du cochonnet. Le tireur joue plutôt le rôle d’un défenseur… C’est lui qui enlève une boule adverse qui pourrait gagner ! Et puis, il y a les milieux, capables de jouer sur les deux registres.» Christian enchaîne : «Les tireurs ont tendance à jouer avec des boules plus lourdes.» Et le diamètre? «Ça, ça n’a rien à voir. C’est une question en rapport avec la taille de la main du joueur, pour favoriser une prise optimale.» En compétition, les paramètres sont limités : entre 7,05 et 8 centimètres de diamètre et entre 650 et 800 grammes.
La leçon se poursuit. Jean-Claude insiste sur la stratégie de jeu. «Le pointeur joue toujours en premier. Le tireur intervient quand on ne peut plus placer.» «Il peut aussi attaquer à sa manière, précise Christian. Par exemple, un tireur peut dégager une boule adverse en fin de mène (NDLR : jeu), et renverser les points en faveur de son équipe.» Christian et Jean-Claude ont bien d’autres tours en réserve. Les effets, la façon d’éclaircir le jeu ou de gêner, les carreaux, etc.
Mais pour ça, il faudra venir s’entraîner tous les jeudis en fin d’après-midi, dans leur boulodrome du quartier Hiehl, à partir de la rentrée. En attendant, vive les vacances et le plaisir d’une pétanque improvisée, sur le nouveau terrain du centre, entouré de cafés !
Hubert Gamelon
