Après l’épidémie de bronchiolite, l’hiver dernier, qui a mis les services hospitaliers du Grand-Duché sous tension, le ministère de la Santé souhaite cette année mieux réguler une potentielle épidémie. Il annonce la disponibilité d’un nouveau traitement préventif à destination des nouveaux-nés et des nourrissons.
En octobre dernier, le Luxembourg, mais aussi l’ensemble de l’Europe, devait faire face à une épidémie de bronchiolite. Touchant plusieurs centaines d’enfants, celle-ci avait obligé la ministre de la Santé, Paulette Lenert, à mettre en place un plan d’urgence dans un secteur hospitalier en tension.
Soucieux de ne pas connaître les mêmes problèmes cet hiver, le ministère vient d’annoncer la disponibilité au Luxembourg, dès cet automne, d’un traitement permettant de prévenir les infections des voies respiratoires inférieures chez les nouveau-nés et nourrissons. Celui-ci peut être administré dès la naissance.
La bronchiolite est une infection respiratoire très fréquente chez les nourrissons et enfants âgés de moins de deux ans, en particulier pendant les mois d’hiver. Le CSMI estime que 60 % des enfants de moins de 1 an et près de 100 % des enfants de moins de 2 ans sont touchés chaque année, parfois plus d’une fois par saison.
La maladie est causée le plus souvent par le virus respiratoire syncytial qui provoque une inflammation du nez, de la gorge et des bronches. Chez les nourrissons, ces dernières sont encore petites et s’obstruent plus facilement, ce qui amène l’enfant à faire des efforts parfois importants pour respirer.
Dans certains cas, en particulier chez les nourrissons de moins de 6 mois, la bronchiolite peut entraîner des complications graves, notamment des hospitalisations. Selon les chiffres de la KannerKlinik du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), 263 enfants âgés de moins de 2 ans ont dû être hospitalisés de novembre à décembre 2022.
Le Conseil supérieur des maladies infectieuses (CSMI) recommande ce traitement pour les catégories suivantes :
- Tous les nouveaux-nés arrivés durant la période de haute circulation du virus (du 1er octobre jusqu’au 30 mars de chaque année) avec une injection intramusculaire de préférence avant la sortie de la maternité
- Les enfants non immunisés nés après le 1er janvier 2023 avec une injection intramusculaire au début de la saison de haute circulation du virus
- À partir de 2024, tous les nourrissons de moins de 6 mois, nés en dehors de la période de haute circulation du virus (d’avril à septembre) avec une injection intramusculaire au début de la saison de haute circulation
- Les enfants âgés de plus de 12 mois présentant des affections sous-jacentes qui augmentent le risque d’infections graves (avec une injection intramusculaire par an jusque l’âge de 2 ans).
Les gestes barrières toujours primordiaux
Il est bien sûr recommandé aux parents de se renseigner auprès de leur pédiatre pour en savoir plus sur ce traitement préventif. Ce dernier sera disponible dans toutes les maternités du pays et chez les médecins qui pourront le commander pour leur patientèle auprès de la Direction de la santé.
Au-delà de ce traitement, il est également indispensable de suivre les recommandations vaccinales mais aussi de prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour éviter la contamination comme les gestes barrières, la lavage des mains ou l’aération des espaces.