La commune de Junglinster a lancé les grandes manœuvres pour réaménager le site où se trouvent les antennes radios.
Les antennes qui marquent le paysage de Junglinster depuis le début du XXe siècle vont à terme, disparaître. Ce vendredi, la commune de Junglinster a annoncé la signature d’une convention avec le Ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire pour l’élaboration d’un masterplan pour le site « um Bichel ».
La cité et les services de l’(Etat vont plancher sur l’élaboration d’un concept urbanistique qui doit s’étendre entre le centre villageois de Junglinster et la zone actuellement occupée par les bâtisses et les antennes émettrices de RTL.
Les élus à la tête de la mairie, ont, vendredi, rappelé que d’un point de vue développement territorial, la commune de Junglinster figure parmi les communes désignées comme centre de développement et d’attraction.
Ce statut repose sur la volonté de concentrer le développement dans des zones présentant une bonne accessibilité, une offre d’équipements et de services adaptée, ainsi que des conditions favorables à un aménagement respectueux de l’environnement.
La convention s’inscrit dans la continuité des partenariats déjà conclus avec d’autres communes telles que Steinfort, Roeser, Bertrange ou Lorentzweiler.
Ces conventions visent à soutenir les communes dans la planification de nouveaux quartiers attractifs et à promouvoir activement la création de logements abordables.
La commune épaulée
Avec la signature de la convention couvrant le site « um Bichel », la commune de Junglinster bénéficiera d’une assistance technique de la Cellule de facilitation urbanisme et environnement du Ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire pour organiser un concours urbanistique (consultation rémunérée).
Selon le communiqué diffusé hier, la première étape consistera à élaborer un cahier des charges tenant compte des spécificités du site et de sa situation. En parallèle, la commune mènera les premières études techniques et environnementales destinées à alimenter la préparation de ce concours.
Celui-ci fera appel à des équipes pluridisciplinaires – urbanistes, ingénieurs, experts en environnement, mobilité et gestion des eaux – afin de proposer des concepts intégrés et durables pour le développement du site «um Bichel».
Anticiper les besoins futurs
«Dans un souci de transparence, d’équité et de la qualité», la commune a annoncé qu’un jury sera mis en place pour évaluer les projets présentés.
Complémentairement, la commune et l’État s’engagent à associer les propriétaires fonciers concernés et à assurer une participation citoyenne. Les frais liés à l’élaboration du masterplan seront assumés à parts égales entre l’État et la Commune de Junglinster.
La commune de Junglinster a souligné que la faisabilité du projet dépendra avant tout de trois conditions essentielles, qui feront l’objet d’études complémentaires et qui seront à analyser de plus près dans le cadre de l’élaboration du masterplan.
Selon la commune, toute avancée concrète suppose une maîtrise de la gestion des eaux usées, pluviales et potables, ainsi qu’une capacité suffisante des réseaux existants et futurs.
Sans garanties techniques solides, aucune suite opérationnelle ne pourra être engagée à court terme ajoute la mairie. Des études de mobilité et d’impact acoustique devront également être réalisées afin d’assurer un développement cohérent, sûr et adapté à l’environnement local.
Le projet devra anticiper les besoins futurs en écoles fondamentales, structures d’accueil (telles que maisons relais, service d’éducation et d’accueil ou crèches) et équipements locaux essentiels, qui orienteront le rythme et l’ampleur du développement.
Dans la grande Histoire
Après une bataille judiciaire devant le tribunal administratif, le bâtiment historique de radiodiffusion près des trois antennes de Junglinster conservera sa protection patrimoniale.
Le bassin situé en dessous du bâtiment est aussi concerné par cette protection. Le Classement du site par le ministère de la Culture avait été contesté par la société CLT-UFA. Finalement, la justice a donné tort à l’entreprise. L’imposante installation de radiodiffusion date des années 30.
Notons que c’est ici qu’il faut voir le début de la Grande Grève de 1942. Edmond Goergen, membre de la Lëtzeburger Volleks Legion (LVL), travaillait à cette époque à l’émetteur Radio-Luxembourg de Junglinster.
Les Nazis l’avaient rappelé à son poste après l’avoir congédié pour faire marcher l’émetteur de conception française. Le résistant avait intercepté le message du Gauleiter qui souhaitait l’incorporation de dix classes d’âge au lieu de quatre dans l’armée allemande.
Tous les Luxembourgeois âgés de 20 à 30 ans devront se battre pour le régime nazi. Le spécialiste des télécommunications avait alors averti ses camarades de Wiltz qui ont déclenché la Grève à l’usine Ideal.
Edmond Georgen utilisera son poste pour informer les allié de l’avancée des recherches sur le V2. Démasqué, il a été déporté à Hinzert puis Mathausen. Il survivra à la guerre et deviendra un artiste reconnu.