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Un Noël plus écolo : «On a tous un rôle à jouer»


Dans la région Minett, Eric Lavillunière et son équipe pilotent des projets concrets pour la transition écologique.

Face au pic de consommation et de gaspillage qui accompagne les fêtes de fin d’année, l’asbl Transition Minett distille ses conseils pour un Noël plus durable.

Montagnes de jouets, gaspillage alimentaire, illuminations massives, surproduction de déchets : à côté de la convivialité, des bons repas et des précieux moments passés en famille, les fêtes de fin d’année ne sont pas un cadeau pour la planète.

Et les citoyens sont de plus en plus nombreux à en prendre la mesure. «La conscience qu’on a un problème progresse dans l’espace public», constate Eric Lavillunière, chargé de direction de Transition Minett asbl.

Noël fait bondir les émissions de CO2

«Mais on a encore tendance à rejeter la faute sur d’autres – industriels, politiques, agriculteurs. Le pas le plus difficile à franchir, c’est de réaliser que dans la protection du climat, on a tous un rôle à jouer.»

En particulier durant les fêtes, période de l’année qui fait exploser les émissions de gaz à effet de serre. Heureusement, il existe des solutions simples pour rendre Noël plus écoresponsable, sans en perdre la magie!

Un Secret Santa en famille

Sous le sapin, d’abord. Certaines familles nombreuses optent pour le principe du Secret Santa, un cadeau par personne, pour éviter de multiplier les achats et les cadeaux qui finiront au fond d’un placard ou à la poubelle.

Pour gâter les plus petits, une astuce britannique consiste à suivre quatre règles simples : offrir un cadeau qui fait envie (issu de la liste au Père Noël), un cadeau utile tout de suite (gourde, sac de sport), un cadeau qui se porte et un autre qui se lit.

«Garder la notion de plaisir»

«Il faut garder la notion de plaisir et ne pas être dogmatique : chacun fait ce qu’il peut à son niveau», insiste-t-il.

Ensuite, le marché de l’occasion est une bonne piste pour faire plaisir tout en réduisant l’empreinte carbone. «Un quart des Français aujourd’hui n’hésitent plus à offrir des cadeaux de seconde main, pour des raisons à la fois écologiques et économiques», indique Jeanne Talamona, responsable de projet.

Seconde main : consultez la carte

Sur son site web, Transition Minett propose une carte des endroits où acheter d’occasion au Luxembourg. Et pour les produits électroniques, le reconditionné constitue une bonne alternative.

«Enfin, offrir des expériences, comme un abonnement culturel, des places de concert ou des cours de cuisine par exemple, a aussi plus de valeur, tout comme des cadeaux faits main par des artisans créateurs locaux.»

Troc de cadeaux le 18 janvier

Vous avez reçu un cadeau en double ou qui ne vous plaît pas? Le tiers-lieu Facilitec à Esch-sur-Alzette (en face du parking Hélène Buchholtz) proposera un échange de cadeaux au mois de janvier : les participants sont invités à venir déposer leurs objets du 6 au 17 janvier. Ils pourront ensuite revenir choisir un autre cadeau de leur choix parmi tous ceux qui auront été récoltés, le samedi 18 janvier dès 14 heures. Un tirage au sort sera organisé pour déterminer l’ordre de passage, le tout autour d’un morceau de gâteau. Événement gratuit et ouvert à tous.

Réutilisable et pratique, le tissu séduit de plus en plus pour l’emballage. (Photo : Adobe)

On s’emballe pour le furoshiki 

Pour les emballages, si le furoshiki, technique japonaise de pliage et de nouage de tissu, a le vent en poupe ces dernières années, le Père Noël peut également utiliser du papier ou de vieux journaux.

«On peut miser sur l’originalité avec des boites réutilisables ou des bocaux décorés. Tout ce qui peut éviter les déchets, sachant que ceux-ci bondissent de 20% pendant les fêtes», note la jeune femme.

Sapin artificiel : 20 ans pour compenser

«En matière de décoration, on peut en fabriquer soi-même avec des matériaux naturels, branches, pommes de pin, oranges séchées, recycler du papier, de jolis tissus, du bois», poursuit-elle.

Et pour le choix du sapin, le naturel cultivé sur des parcelles spécifiques présente davantage d’atouts, sachant qu’il faudra garder au moins 20 ans un arbre artificiel pour compenser son empreinte écologique. Attention aux sapins faussement enneigés, très polluants pour les logements et impossibles à recycler.

Certains marchés de Noël valorisent l’artisanat local. (Photo : Carole Theisen)

Acheter aux producteurs locaux

À table, les produits locaux et fermiers sont des gages de qualité pour assurer un menu festif. «La provenance compte beaucoup. Attention aux articles du bout du monde en ce moment dans les rayons des supermarchés, car au-delà du bilan carbone, il y a aussi l’aspect santé», alerte Eric Lavillunière.

Là encore, les marchés de Noël où se regroupent les producteurs luxembourgeois sont une mine d’idées-cadeaux. En ligne, on peut facilement trouver du made in Luxembourg sur Letzshop.lu.

Les citoyens passent à l’ACTE

Lancé cette année pour trois ans, le projet ACTE (Alzette Belval avec les Citoyen.ne.s pour la Transition Écologique) vise à réduire l’impact carbone en engageant les communautés locales. Le but est de faire émerger des projets citoyens dans les 13 communes que regroupe le GECT Alzette Belval de part et d’autre de la frontière avec la France.

«C’est la philosophie même de la transition écologique citoyenne : s’engager en premier lieu à proximité, au sein de sa communauté, avec ses voisins», explique Eric Lavillunière de Transition Minett. Des événements seront régulièrement organisés pour sensibiliser les habitants au dérèglement climatique. Ce 20 décembre, ils sont invités à participer à une Fresque du climat au siège du GECT (390 rue du Laboratoire à Audun-le-Tiche).