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Un homme attaqué et délesté de 20 euros à un distributeur d’argent


Abou est parvenu à ramasser un des billets prélevés par Eric.

Abou risque de passer les deux prochaines années en prison pour avoir délesté sa victime présumée de 20 euros à un distributeur automatique d’argent.

Six heures du matin le 23 septembre dernier dans la rue Adolphe-Fischer à Luxembourg. Eric envisage de prélever de l’argent à un distributeur automatique de billets quand il se fait aborder par Abou qui lui demande une cigarette. Eric refuse. Abou insiste.

Eric refuse à nouveau et abandonne pour le moment l’idée de prélever de l’argent, ne se sentant pas en sécurité. Il remonte en voiture, fait un tour du pâté de maisons et revient au distributeur pensant Abou parti.

Mais le jeune homme de 36 ans, originaire de Guinée, est resté dans les parages. Il est accusé du vol d’un billet de 20 euros et de la tentative de vol de quatre autres billets ainsi que de la carte bancaire de sa victime présumée. Il s’agit de la version d’Eric, corroborée par les images de vidéosurveillance de la banque et de Visupol.

Celle livrée par Abou vendredi matin face à la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg est un peu plus difficile à suivre. Le prévenu conteste les faits et accuse Eric de l’avoir menacé. Ce dernier ne s’étant pas présenté à l’audience, Abou en profite pour arranger sa version des faits en sa faveur.

Un casier judiciaire de quatre pages

«Vous nous racontez n’importe quoi», lui lance la présidente, incrédule. «Sur les images, on vous voit le distraire pendant qu’il fait son code et on vous voit le bousculer. On voit votre main essayer de le contourner pour atteindre le distributeur et on le voit essayer de vous repousser», lui explique-t-elle.

«On vous voit parvenir à retirer sa main avec les billets de sa poche de blouson et mettre le pied sur un des billets tombés à terre.» Le prévenu refuse de se rendre à l’évidence. Il s’entête. La juge lui rappelle qu’il était sous l’influence de stupéfiants au moment des faits et que son casier judiciaire de quatre pages comporte, entre autres, neuf condamnations pour des vols avec violences. Ce qui aurait plutôt tendance à jouer en sa défaveur.

L’homme se défend seul. Son avocat ne s’est pas présenté. Abou ignore pourquoi. Il parle bien, très bien, mais la logique ne semble pas être son fort. Le représentant du parquet a estimé que, plus qu’une simple bousculade, Abou avait fait usage de violences plus graves pour tenter d’arracher les billets de banque et la carte de crédit d’Eric. Il a requis une peine de 24 mois de prison et une amende appropriée à son encontre.

Le prononcé est fixé au 23 février prochain.