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Un frontalier français sur quatre fait plus de 50 km pour aller travailler


Seuls 10% des frontaliers français habitent à moins de 20 km de leur lieu de travail.

Les frontaliers français viennent de plus en plus loin pour travailler au Luxembourg, selon une étude présentée hier à Metz.

Le travail frontalier a tellement progressé ces dix dernières années côté français qu’il représentait près de 9% des actifs du Grand Est (Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace) en 2021.

Et parmi ces Français exerçant un emploi dans un pays limitrophe, ce sont les travailleurs du Luxembourg qui sont les plus nombreux : 123 000 selon les derniers chiffres du Statec, dont 80 000 issus du bassin de Thionville et environ 20 000 de l’agglomération de Metz.

Pour rejoindre leur lieu de travail luxembourgeois, ces Lorrains doivent parcourir 42 km en moyenne, d’après une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) rendue publique hier.

Et pour un quart d’entre eux, la distance domicile-travail dépasse même les 50 km.

Les entreprises luxembourgeoises ratissent large

Conséquence des pénuries de main d’œuvre qui touchent certains secteurs d’activité au Grand-Duché, les entreprises recrutent de plus en plus loin dans la Grande Région, tandis que dans un contexte de crise, les actifs acceptent des emplois plus éloignés.

Un phénomène qui se vérifie dans les statistiques : la part de frontaliers français habitant à plus de 50 km du travail a ainsi augmenté de 75 % entre 2010 et 2021.

De Saint-Avold à Verdun et Sedan

Dans le détail, environ 1 500 habitent l’agglomération de Saint-Avold, 1 024 celle de Nancy, tandis que 932 n’hésitent pas à faire le trajet depuis Verdun, 800 depuis Sedan, idem pour Forbach, et 339 sont à Sarreguemines.

Sans doute la possibilité de télétravailler a-t-elle également favorisé cette tendance depuis la crise sanitaire de 2020.

À l’inverse, sur l’ensemble des frontaliers français employés au Luxembourg, ils ne sont que 10 % à vivre à moins de 20 km du bureau, et à peine 2 % à moins de 10 km.

Domiciliés le long de la frontière, ces ménages paient souvent au prix fort cette proximité avec le travail, synonyme de meilleure qualité de vie, mais aussi de prix plus élevés sur le marché de l’immobilier.

La voiture loin devant le train

Enfin, concernant le mode de déplacement de ces travailleurs, l’Insee indique que c’est la voiture qui est privilégiée par 83 % d’entre eux, suivie des transports en commun : 17 % empruntent le train au quotidien, et notamment la ligne SNCF régulièrement surchargée qui dessert Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg.

L’institut note également que près d’un quart des cadres utilisent les transports en commun, contre 8 % seulement des ouvriers, dont le lieu de travail est plus souvent situé dans des zones moins bien desservies.