Une «charge de travail plus conséquente» et un «niveau record de fatigue» : les principaux syndicats du pays tirent la sonnette d’alarme ce mercredi 13 juillet, dénonçant un «climat de travail malsain» pour les salariés de Luxair.
Depuis le début de l’année dernière, les activités de Luxair ont connu une reprise progressive et constante dans l’ensemble de ses départements et services, atteignant aujourd’hui un niveau d’activité égal, voire même supérieur à l’année 2019. Une reprise encourageante, mais qui a créé un «niveau élevé permanent de la charge de travail et un niveau record de fatigue du personnel» selon les syndicats de l’OGBL, LCGB et NGL-SNEP.
En effet, bien que Luxair n’ait procédé à aucun licenciement suite à l’accord tripartite aviation et à la signature d’un plan de maintien dans l’emploi (PME), la société fait actuellement face à un «manque de personnel à tous les niveaux», révèle le communiqué des syndicats diffusé ce matin. Cette évolution est due notamment à la réduction des effectifs dans le cadre des différentes réorganisations de services, aux nombreuses démissions ainsi qu’aux absences pour maladie justifiées par des infections au coronavirus.
Flexibilité maximale
Par ailleurs, afin de pouvoir assurer la forte hausse des vols, Luxair applique depuis presque 2 ans systématiquement les limites légales au niveau de la planification du travail, tant au niveau des temps de service et de pauses du personnel navigant, qu’au niveau des horaires de travail du personnel au sol. Une façon de procéder qui n’est pas en contradiction avec le cadre légal, mais qui force à une «flexibilité maximale» et à «exécuter de nouvelles tâches», créant, de facto, un «environnement de travail plus stressant» dénoncé par les syndicats.
«Cet environnement de travail malsain trouve son origine dans l’organisation interne dictée par une volonté de réduction des coûts à tout prix. Par cette façon d’agir, Luxair impacte négativement l’attractivité des emplois et risque de mettre en péril le développement futur de la compagnie aérienne», fustigent les syndicats qui demandent à Luxair de «s’attaquer aux racines du problème».
Une série de mesures
Les syndicats revendiquent globalement des conditions de travail et de rémunération attractives, qui «reflètent les coûts de la vie du Luxembourg et reconnaissent l’expérience et l’engagement de l’ensemble du personnel». Des «perspectives de carrière appropriées pour l’ensemble du personnel» constituent un autre élément-clé pour une sécurité d’emploi à long terme.
À court terme, les syndicats demandent à la direction de Luxair de mettre en œuvre une série de mesures visant à prévenir la fatigue excessive par un accroissement de la stabilité des horaires de travail pour les salariés. Concrètement, ils revendiquent la mise en application de «limites de planification réalistes avec les temps tampons adéquats, afin de diminuer l’impact du stress lié au travail sur la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs et qui se reflètera sur les performances de l’entreprise».
Ils demandent également à ce que les jours de repos et de congés du personnel, destinés à la récupération des salariés, soient garantis «par tous les moyens possibles.»