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Un avenir compromis pour le restaurant Le T’Chiz de Belval ?


Le restaurant Le T’Chiz est présent à Belval depuis trois ans, après avoir succédé à un établissement de crêperie. (Photo : emilie dias)

Le 12 juillet, l’établissement a été contraint de fermer ses portes à la suite de «plusieurs dégradations» causées par des travaux dans les futurs locaux de KFC.

Que passe-t-il au restaurant Le T’Chiz à Belval? Depuis deux mois, l’établissement affiche portes closes, et ce, pour une durée indéterminée. Sur sa devanture, on peut lire que «des dégâts matériels dus aux travaux du centre commercial ont engendré une fermeture temporaire» du site. Pour comprendre pourquoi cette décision a été prise, il faut remonter à juillet dernier. Depuis plusieurs mois, des travaux sont réalisés dans les locaux du futur KFC, situés en partie à l’étage supérieur.

Début juillet, des ouvriers interviennent durant deux nuits pour continuer ces travaux. Le lendemain de la nuit du 11 au 12 juillet, un témoin découvre que «des dégâts importants dans les locaux du restaurant». «Des plaques du plafond étaient tombées au sol, le système électrique était visible, il y avait de la saleté partout», explique Me Dogan Demircan, l’avocat des associés à la tête du T’Chiz.

Une intrusion «illégale»

Les responsables et salariés du restaurant se disent choqués par cette intrusion qu’ils qualifient «d’illégale». «En mai et en juin, nous avons bien été informés – par mail – par le bailleur que des relevés allaient être réalisés dans l’établissement. Ce que les associés ont accepté. En revanche, nous n’avons pas été prévenus d’une quelconque intervention en juillet et surtout de sa nature. Au lieu des relevés, les ouvriers ont réalisé un carottage, ce n’est pas du tout la même chose», indique MDemircan.

Contacté par Le Quotidien, Christophe Fournage, le président de Firce Capital, gestionnaire et bailleur des locaux de KFC et du T’Chiz pour la société Belval Mall, confirme que des «travaux ont bien été effectués par un sous-traitant et de nuit afin de ne pas perturber l’activité de l’exploitation». Il ajoute : «Au titre du bail avec KFC, qui par ailleurs n’a rien à voir avec l’incident qui s’est produit, nous devions faire passer un tube dans le plafond pour permettre des évacuations sanitaires. Le bail avec T’Chiz prévoit l’autorisation de travaux dans le cadre de l’exploitation. Quand nous avons fait les travaux, l’établissement a été informé de ce que nous allions faire dans ses locaux. Il n’y a donc pas eu d’intervention illégale.»

Cette affirmation, l’avocat des associés du T’Chiz la conteste : «Lorsqu’on regarde les termes du contrat de bail, on constate que les seuls travaux que le propriétaire est autorisé à faire sans autorisation du locataire, ce sont des travaux d’ordre général qui concernent tout l’immeuble. Or, en l’occurrence, les travaux projetés concernaient une seule cellule commerciale.»

Dans l’attente d’un accord

Concernant les dégâts dénoncés par les associés à la tête du T’Chiz, le bailleur concède que des dégradations, qu’il qualifie de «mineures», ont été causées par le sous-traitant. Pour lui, «celles-ci n’étaient pas au stade d’empêcher la fermeture du restaurant». «Le 12 juillet, le restaurant a repris son exploitation, et pour trois services», affirme-t-il.

Ce que conteste formellement Me Demircan, l’avocat des associés du T’Chiz. «C’est totalement faux. Le restaurant n’a pas repris son service et a bien fermé ses portes le 12 juillet, date après laquelle le restaurant n’a jamais rouvert», indique-t-il. L’associé Imam Arslan ajoute : «Pour des raisons de sécurité et d’hygiène, on ne pouvait pas continuer notre exploitation (…). Aujourd’hui encore, nous ignorons l’état du plafond, la façon dont il a été perforé. À la fin du mois d’août, un tuyau imposant est même tombé sur une table.»

Fermé depuis deux mois, le restaurant a dû se séparer de six de ses huit employés. Si le bailleur évoque des difficultés financières, pour Imam Arslan, ces licenciements sont dus uniquement à la fermeture de l’activité : «Notre établissement fonctionne bien. Nous avons eu, certes, des difficultés pendant la crise sanitaire, car comme tous les restaurants, nous étions fermés. Aujourd’hui, nous n’avons aucun problème, nous payons même nos loyers, alors que nous sommes fermés.»

Aujourd’hui, le bailleur et le restaurant n’ont toujours pas trouvé un accord amiable pour permettre une réouverture prochaine du T’Chiz. «Nous souhaitons en premier lieu que les travaux soient réalisés pour remettre en ordre le restaurant. Pour l’instant, nous n’avons pas encore de nouvelles sur ce point, mais des échanges ont lieu», atteste Me Demircan.

Mais l’un des quatre associés du restaurant l’assure, le T’Chiz ne fermera pas définitivement ses portes. «On attend simplement de trouver une solution pour fixer une date de réouverture».

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