Le parquet veut contraindre un automobiliste impénitent à renoncer à ses mauvaises habitudes au volant d’une voiture. Hier, il a plu des demandes d’interdiction de conduire.
Délits de fuite et de grande vitesse, conduite en état d’ivresse, défaut de permis de conduire, coups et blessures involontaires, entre autres. Moussa cumule les infractions et les contraventions, au point de risquer de ne pas revoir son permis de conduire pendant un certain temps. 144 mois ou 12 ans, selon le réquisitoire du parquet qui a également demandé à ce qu’il soit condamné à deux amendes.
Le prévenu qui, malade, s’est fait représenter par un avocat, aurait dû comparaître hier après-midi dans quatre dossiers différents face à la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.
Deux concernaient des délits de grande vitesse commis le 1ᵉʳ et le 26 juillet 2023. Il avait été flashé à 140 km/h au lieu de 90 et à 81 km/heure au lieu de 50. Un troisième excès de vitesse à 119 km/h au lieu de 90 est pendant, selon le juge.
Quelques mois plus tard, il s’est fait remarquer en état d’ivresse au volant de sa voiture. Le 27 septembre 2023, il a percuté trois voitures à l’arrêt et causé de graves blessures à l’un des automobilistes impliqués. «La voiture devant moi avait son clignotant pour tourner à gauche dans son garage. Il est arrivé de je ne sais où et a percuté la voiture devant moi avant de rentrer dans la mienne et d’en toucher une troisième», a expliqué ce dernier. La voiture du prévenu s’est immobilisée sur une jante une trentaine de mètres plus loin.
Le pneu côté conducteur de la voiture de la victime a explosé sous le choc et l’homme de 60 ans a été blessé à l’épaule. Ce peintre de métier est en arrêt maladie depuis les faits. Son avocate a indiqué qu’il a déjà été opéré une fois, doit être opéré une deuxième fois et a dépassé la centaine de séances de kinésithérapie. «Il a perdu la mobilité de son bras», a-t-elle ajouté avant de réclamer des dommages et intérêts de 38 000 euros. «Il est sous le coup d’une incapacité de travail continue et reconnue.» Son client vivrait très mal cette situation.
«Pas dans son état normal»
Le deuxième accident duquel est accusé Moussa n’a heureusement pas fait de blessés. Un commissaire de police de Differdange a rapporté avoir été appelé sur les lieux par des témoins qui avaient vu une voiture prendre une rue à sens unique dans le mauvais sens avant de frôler une voiture d’un peu trop près lors d’une manœuvre de stationnement.
L’homme qui est descendu de la voiture présentait des signes manifestes d’ivresse, selon le policier. «Il n’était pas dans son état normal. Il avait du mal à parler et à tenir debout», a indiqué le policier. «Il est tombé la tête la première dans une haie.»
Moussa, qui se trouvait sous le coup d’une interdiction de conduire provisoire à la suite de son accident du mois de septembre, a refusé de se soumettre à un test d’alcoolémie. «Il nous a dit n’avoir bu que quelques verres de vin, mais à notre avis, il en avait consommé plus.» Le 27 septembre, il présentait un taux d’alcool de près de 2 grammes par litre de sang.
Son avocat a expliqué que Moussa avait déplacé une nouvelle voiture qui venait d’être livrée à son fils d’un emplacement de stationnement à un autre pour lui éviter une contravention étant donné qu’elle n’était pas encore immatriculée. Après vérification, il n’aurait pas constaté de dégâts sur la voiture touchée et n’aurait donc pas commis de délit de fuite, a tenté de justifier l’homme de loi.
Moussa reconnaît être coupable du reste des faits qui lui sont reprochés. Ils seraient en partie dus à ses problèmes de santé, a tenté de justifier l’avocat. Le diabète notamment qui lui causerait des malaises en cas de baisse de son taux de glycémie.
L’avocat a ensuite contesté la demande de partie civile avant de demander au tribunal de prendre en compte les mois déjà passés par son client sans permis de conduire lors de la fixation de la peine, de lui donner droit à un sursis et de lui octroyer une dérogation pour les trajets professionnels.
Le prononcé est fixé au 21 novembre prochain.