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Ukraine: la Russie s’approprie la centrale nucléaire de Zaporijjia


(Photo : AFP)

La Russie s’est formellement approprié la centrale nucléaire de Zaporijjia dans le sud de l’Ukraine, qu’elle occupe militairement depuis des mois, selon un décret signé par son président Vladimir Poutine.

« Le gouvernement devra veiller à ce que les installations nucléaires de la centrale (…) soient acceptées comme propriété fédérale », peut-on lire dans le décret, publié alors même que se profile une visite en Ukraine et en Russie du patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.

Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que la situation militaire se « stabilisera » dans les territoires ukrainiens dont il revendique l’annexion mais où ses forces subissent une série de revers face à l’armée ukrainienne. Quelques heures plus tôt, l’Ukraine avait annoncé regagner du terrain dans la région de Lougansk (est), après ses succès dans celles de Kherson (sud) et Kharkiv (nord-est).

« Nous partons du principe que la situation va se stabiliser et que nous pourrons développer ces zones de manière pacifique », a estimé M. Poutine, qui a décrété le 21 septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour tenter d’inverser la tendance.

Signe d’un désarroi en Russie, les revers de l’armée ont conduit un haut responsable parlementaire a appelé celle-ci à « arrêter de mentir » sur ses défaites. « Notre peuple n’est pas stupide. Et il voit qu’on ne veut pas lui dire ne serait-ce qu’une partie de la vérité. Cela peut entraîner une perte de crédibilité », a déclaré Andreï Kartapolov, à la tête du Comité de Défense de la Douma, la chambre basse du Parlement, et ancien commandant militaire. Les troupes de Kiev poursuivent, elles, leur contre-offensive, revendiquant de nouveaux gains dans l’Est et le Sud.

Mercredi, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, jusqu’ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a proclamé une percée. « Maintenant c’est officiel. La dé-occupation de la région de Lougansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées », a déclaré Sergiï Gaïdaï dans une vidéo postée sur Telegram, sans plus de précisions.

La veille, l’Ukraine avait déjà revendiqué des avancées dans le nord de la région méridionale de Kherson, tandis que la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Lougansk, bastion des séparatistes installées par Moscou depuis 2014.

L’armée russe a de son côté assuré mercredi avoir mené, ces dernières 24 heures, des « frappes massives » près de Lyman (région de Donetsk), ville reprise récemment par les forces ukrainiennes, et leur infliger de lourdes pertes. Dans la région de Kherson, les troupes de Moscou « tiennent leurs positions en repoussant les attaques de forces ennemies supérieures en nombre », a-t-elle ajouté. Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov a assuré que les territoires perdus « seront repris ».

M. Poutine avait lui juré de défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n’a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d’armes occidentales. L’armée russe avait reconnu à demi-mot des retraites mardi, en publiant des cartes montrant que Moscou a cédé toute une partie du nord de la région de Kherson et que sa présence dans celle de Kharkiv était désormais minimale.

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