Les internationaux luxembourgeois (ainsi qu’Edison Jordanov) ont intégré les rangs virtonais lundi. Pour Dave Turpel, attendu à l’international depuis des années, c’est enfin le grand saut !
Enfin, serait-on tenté de dire, vous voilà professionnel à l’étranger.
Le plan, dès le début, c’était de rejoindre Virton. Même s’il y a eu l’option Kaiserslautern, on avait choisi Virton. Cela s’est décidé vite parce que j’avais envie de rejoindre Dino Toppmöller en Belgique. Je veux faire mon chemin avec lui. Et là, cela fait trois semaines que je n’ai plus joué au football, je suis vraiment content de reprendre le chemin de l’entraînement.
Le niveau ne sera pas foncièrement différent de ce que vous avez connu la saison passée avec le F91…
Ce qui va faire la grande différence, ce que je voulais surtout, c’est avoir à jouer tous les week-ends un match à haut niveau. Au Luxembourg, cela devenait tout le temps la même chose.
Beaucoup de gens, dans le milieu, se disaient que vous n’auriez jamais l’audace de sortir de votre zone de confort.
C’est un peu vrai. Mais je n’ai jamais eu de vraie option concrète. C’est un vrai problème : jamais je n’ai reçu d’offre qui m’ait convaincu. C’est aussi pour cela que cela n’arrive que maintenant.
Le fait de retrouver l’ossature dudelangeoise de la saison passée, cela a-t-il joué ?
Je crois que cela ne sera pas plus facile pour moi mais plutôt pour le coach, qui sera dans une situation plus agréable. Tous ces éléments dudelangeois savent déjà ce qu’il va attendre d’eux. Et les autres… il va les convaincre.
Koré, Hadji, grosse concurrence…
Oui. Comme je n’en ai jamais connu. J’ai déjà eu des concurrents, mais pas de ce niveau. En tout cas, je n’ai pas de certitude de jouer. Je vais devoir montrer beaucoup plus que ce que j’ai montré au F91.
Vous avez l’impression de vous mettre en danger ?
En fait, c’est si j’étais resté au F91 que je me serais mis en danger.
Ce niveau de la D2 belge, vous le connaissez quand même un petit peu : avec le nombre d’amicaux que vous avez pu disputer ces dernières années contre ce genre d’équipe, vous devez bien savoir où vous situer, non ?
Ah ça, je sais que j’ai le niveau. Et j’y vais pour marquer des buts ! Mais le but est aussi de prouver à tout le monde que j’en suis capable. Mais je vais fonctionner comme toujours : penser négativement.
Penser négativement ?
Oui, je pars du principe que cela sera bien plus difficile que l’étape d’avant et que je ne vais pas forcément y arriver. J’étais parti de ce principe en quittant Etzella pour rejoindre le F91. Je me disais : « Je vais jouer chez le champion du Luxembourg et je suis si jeune (NDLR : à 21 ans), cela va être tellement dur. » Mais finalement, je ne pouvais être que positivement surpris par ma capacité à m’adapter.
Vous quittez le F91 à 26 ans. Précisément au même âge auquel Aurélien Joachim était lui aussi parvenu à s’extirper de la BGL Ligue et du F91 pour devenir professionnel. Un signe du destin ?
Je crois effectivement que c’est un hasard intéressant. Pour moi, c’est un peu l’exemple que j’ai suivi et qui me faisait dire qu’il n’était jamais trop tard pour partir. C’est bien ce qu’il a fait. Maintenant, c’est un peu à mon tour, peut-être.
C’est un passage de témoin ?
Peut-être. Le coach n’arrête pas de me dire que je dois être plus tueur. Être décisif contre Rumelange, ce n’est pas si difficile. Mais ce qu’on attend de moi, désormais, c’est que je le sois dans un championnat plus relevé et tous les week-ends. Cela va m’aider à progresser et à être immédiatement performant en sélection parce que j’ai toujours besoin de temps pour m’adapter au niveau international. Oui, peut-être que c’est mon tour maintenant.
Entretien avec Julien Mollereau