Accueil | A la Une | Trump et Poutine réunis Alaska pour sceller le sort de l’Ukraine

Trump et Poutine réunis Alaska pour sceller le sort de l’Ukraine


Une poignée de main avant de s'enfermer pour un sommet historique : Donald Trump a offert, vendredi en Alaska, un accueil chaleureux à Vladimir Poutine. (Photo : afp)

Les présidents américain et russe se sont retrouvés vendredi pour un sommet aux enjeux cruciaux pour l’Ukraine et la stabilité de l’Europe, après trois ans d’une guerre meurtrière

Le président américain a offert à son homologue russe un retour soigneusement chorégraphié sur la scène diplomatique, plus de trois ans après l’invasion russe, qui a déclenché le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Arrivé le premier sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson, Donald Trump a attendu que son homologue russe s’avance vers lui sur le tarmac. Les deux dirigeants ont échangé une poignée de main et des amabilités. Puis ils ont marché le long d’un tapis rouge bordé de militaires en grande tenue avant de poser pour les photographes.

Pas de réunion en tête-à-tête

Chose rare, Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump pour rejoindre le lieu de leur réunion. Laquelle ne s’est pas tenue en tête-à-tête, comme initialement prévu, mais avec deux conseillers de part et d’autre.

Pour Donald Trump, il s’agissait du secrétaire d’État, Marco Rubio, et de Steve Witkoff, émissaire spécial auprès de la Russie. Vladimir Poutine, dont c’est le premier déplacement en Occident depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, est accompagné du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov et de Iouri Ouchakov, son conseiller diplomatique.

Le sommet a débuté vers 21 h 30 (heure luxembourgeoise)

De quoi changer la dynamique psychologique de cette rencontre, dont l’Ukraine et les Européens redoutaient par-dessus tout qu’elle ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain. Premier concerné, mais grand absent de ce rendez-vous, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, vendredi, «compter» sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.

Donald Trump s’est vanté de savoir en «cinq minutes» maximum si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin serait un fiasco. Si tout se passe bien, le président américain, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, assure que «cette rencontre va ouvrir la voie à une autre», à trois, incluant cette fois Volodymyr Zelensky.

Vers une rencontre à trois, avec Zelensky?

Ce sommet tripartite pourrait selon lui se tenir très rapidement. Mais à son arrivée à Anchorage, le chef de la diplomatie russe semblait plus réservé quant à l’issue de la rencontre au sommet. «Nous ne faisons aucune prédiction», a déclaré à une télévision russe Sergueï Lavrov, qui portait un sweat-shirt arborant l’inscription «URSS» en russe. «Notre position est claire et sans ambiguïté. Nous la présenterons.»

Le sommet se tient sur la base stratégique d’Elmendorf-Richardson, dans ce vaste territoire de l’Alaska cédé par la Russie aux États-Unis au XIXe siècle. Il a ensuite été un avant-poste de la guerre froide, quand l’Amérique et l’Union soviétique se toisaient de part et d’autre du détroit de Bering.

Le président ukrainien et les dirigeants européens restaient en attente, vendredi soir, que l’imprévisible président américain, comme il s’est engagé, les informe de la teneur de son entrevue. Vladimir Poutine «a aujourd’hui l’occasion d’accepter un cessez-le-feu» en Ukraine, a souligné le chancelier allemand Friedrich Merz.

Le sommet a débuté vers 21 h 30 (heure luxembourgeoise)

La première réunion, qui a débuté vers 11 h 30 (21 h 30, heure luxembourgeoise) a été suivie par un repas de travail, avec davantage de ministres et conseillers. Le tout devait durer «au moins 6 à 7 heures», selon le Kremlin. Les présidents russe et américain étaient censés donner ensuite une conférence de presse pour des journalistes du monde entier, devant un fond bleu portant l’inscription «Pursuing Peace» («Œuvrer pour la paix»).

Cette paix semble bien lointaine, tant les positions des deux belligérants paraissent pour l’heure irréconciliables. La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN. C’est inacceptable pour Kiev, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.

«Je ne vais pas être content si…»

Donald Trump, qui depuis l’invasion russe de l’Ukraine renvoie dos à dos les deux belligérants, parle de «donnant-donnant» en matière de concessions territoriales. Pour Kiev et l’Europe, le pire scénario serait que Donald Trump, fasciné par l’exercice autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine, se laisse convaincre de redessiner la carte de l’Ukraine selon la volonté de Moscou. «Je ne vais pas être content s’il n’y a pas de cessez-le-feu aujourd’hui (lire vendredi)», a confié Donald Trump durant le vol vers l’Alaska. Il s’est même dit prêt à quitter abruptement la table des discussions.

Le président américain était-il toutefois prêt à agiter la menace de sanctions paralysantes contre la Russie pour arracher un cessez-le-feu et forcer Vladimir Poutine à revoir ses exigences, jugées inacceptables par Kiev?

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .