Il y a du monde qui a défilé pour avoir conduit en état d’ivresse à la barre de la 12e chambre correctionnelle vendredi matin. L’explication du premier prévenu contrôlé, le 7 juillet en début de soirée, avec avec 2 g d’alcool sur un parking à Bertrange a surpris le président…
«À vélo on ne roule normalement pas avec 2 g d’alcool par litre de sang…» Le tribunal a eu du mal à en croire ses oreilles en entendant le prévenu à la barre vendredi. «Ce jour-là j’avais fait du vélo», venait d’expliquer le quinquagénaire. Le samedi 7 juillet, il avait été contrôlé avec un peu plus de 2 g d’alcool par litre de sang à Bertrange.
Ce soir-là avant de passer à table, il aurait seulement voulu déplacer sa voiture qui n’était pas bien stationnée sur un parking. Malheureusement c’était après avoir déjà bu un coup avec ses amis, raconte-t-il. Une autre conductrice aurait reculé… La suite, on la connaît. «Quand vous êtes à vélo, vous ne voulez pas non plus croiser un automobiliste qui a bu…», le coupe le président.
«Mon client n’a pas fait du vélo avec 2 g d’alcool toute la journée. Cela aurait été trop épuisant. C’est après le tour qu’il a bu un coup», insistera la défense. Un coup qui ne restera toutefois pas sans conséquences. Le prévenu n’en est pas non plus à sa première affaire. En 2011, il a déjà été arrêté avec 1,9 g d’alcool… Cette fois-ci, le parquet requiert une amende et une interdiction de conduire de 20 mois, mais ne s’oppose pas à une exception pour les trajets professionnels.
Trop vieux pour l’école, dit-il
Ce n’était pas le seul prévenu qui connaissait le chemin du tribunal vendredi. Le prévenu qui a défilé ensuite a toutefois moins à s’inquiéter pour son travail. «On ne peut pas dire que vous avez besoin de votre permis pour aller travailler», constate le président.
Vingt-trois ans, toujours à la recherche d’un travail… mais dans son casier judiciaire les inscriptions s’accumulent. Et ce n’est pas terminé. Le 20 mai au petit matin, sous l’influence de 1,7 ng/ml de THC et 1,1 g d’alcool par litre de sang il a détruit la voiture de sa mère à Mondorf.
«Comment pensez-vous continuer?», l’interroge le président.
– «Cet été, j’ai nettoyé des vitres.» L’été est déjà bien loin, mais son envie de retourner à l’école aussi. «À mon âge c’est un peu tard», estime celui qui a arrêté ses études à la fin de la 9e. Le parquet réclame une amende et une interdiction de conduire ferme de 12 mois contre le récidiviste.
Adieu la Mercedes A180
Le troisième prévenu entendu vendredi a été arrêté avec 1,62 g d’alcool à Kayl, le 7 juillet. Sa façon de conduire avait alerté la police. «Je ne pensais pas avoir bu ce taux-là à la fête. En 22 ans cela ne m’est jamais arrivé», clame le prévenu. C’est oublier sa condamnation de décembre 2015. Et cette dernière risque de lui coûter cher. «En cas de récidive dans l’espace de trois ans, votre voiture doit être obligatoirement confisquée», lui rappelle le président. Visiblement le prévenu a échappé à la saisie. «On m’a juste retiré mon permis.»
Une amende, une interdiction de conduire de 16 mois ferme ainsi que la confiscation de la Mercedes Classe A180 ont été requises.
Ivre, il se présente à la police
Ni un accrochage ni le style de conduite n’auront conduit le prévenu suivant entre les mains des autorités. Le jeune homme de 27 ans voulait déposer plainte à Dudelange le 8 juillet. «Il s’est avéré qu’il avait trop bu pour se rendre à la police, récapitule le parquetier. En plein après-midi, il avait un taux de 1,74 g.» Lui aussi doit s’attendre à une amende et une interdiction de conduire de 18 mois. Mais le parquet est d’accord pour que cette peine soit assortie d’une exception pour les trajets professionnel.
Le whisky après le choc
On ne connaîtra pas le taux d’alcoolémie de la dernière prévenue. Car cette mère de famille (36 ans) a tout simplement refusé de se prêter à l’examen… le 7 juillet. Avec le véhicule à boîte automatique de son mari, elle avait heurté un pilier dans le parking Monterey. A priori pas une grande affaire : un rétroviseur endommagé. Mais pas pour la conductrice : «Quand j’ai vu les dégâts, j’ai pris la bouteille de whisky et j’ai bu un coup.» Une témoin relèvera ses yeux rouges, son attitude agressive et une odeur d’alcool. À la barre, la prévenue sans casier judiciaire conteste avoir eu un comportement inadéquat, elle affirme souffrir d’un stress post-traumatique.
Pour le parquet, le refus de l’éthylotest et les signes manifestes d’influence d’alcool sont établis. Il réclame une amende et une interdiction de conduire d’un total de 30 mois.
Prononcés le 23 novembre.
Fabienne Armborst