FINALE DU SUPERTRI, DIMANCHE À TOULOUSE La victoire, la troisième de suite après Chicago et Jersey, le titre et… une demande en mariage ! Jeanne Lehair a vécu une journée folle, chez elle !

Jamais deux sans trois ! Après s’être imposée à Chicago puis à Jersey, Jeanne Lehair abordait en tête la finale du Supertri, qui se tenait, pour une fois, chez elle, à Toulouse où elle réside. La Luxembourgeoise, qui défend sur cette compétition les couleurs de Podium Racing, savait qu’elle restait sous la menace de sa coéquipière Léonie Périault mais également de la Britannique Georgia Taylor-Brown ou de la Belge Jolien Vermeyen. Même si elle partait avec un léger avantage, elle n’était pas à l’abri. Alors, plutôt que de se prendre la tête à faire des calculs, elle annonçait la couleur : «Je n’ai pas envie de me prendre la tête à calculer. Donc, si je gagne, je remporte le classement général», confiait-elle.

Elle indiquait également ne pas aborder en pleine confiance cet ultime rendez-vous de la ligue fermée, dont elle a terminé deux fois deuxième ces deux dernières saisons : «Le simple fait de terminer la course serait déjà un gros progrès pour moi.» Il faut dire que si elle adore sa ville de Toulouse, ses deux dernières apparitions s’étaient soldées par autant de désillusions. Il y a deux ans, elle avait été disqualifiée pour ne pas avoir correctement fermé son casque de vélo avant de monter sur sa machine. Et l’an passé, elle avait été contrainte à l’abandon après une crevaison.

Alors, jamais deux sans trois ? Ou plutôt jamais deux sans trois ? Même si elle se montrait fataliste avant la course, Jeanne Lehair sait également qu’elle termine sa saison en pleine forme, elle qui aligne les performances de très haut niveau. Et ce dimanche, elle l’a encore démontré.

Toujours aux avant-postes dans chacun des trois triathlons enchaînés l’un dernière l’autre, l’une des spécificités du Supertri, la triathlète grand-ducale a parfaitement mené sa barque. Elle profite de la toute dernière transition pour s’élancer en deuxième position, quelques mètres derrière la Britannique Jessica Fullagar. Qu’elle avale en quelques dizaines de mètres. Une fois en tête, la Luxembourgeoise, qui est certainement l’une des toutes meilleures coureuses à pied de la planète triathlon, augmente son avance et se permet même le luxe de ne pas prendre le raccourci remporté par son équipe plus tôt dans la course.

Alors qu’elle aurait pu l’emprunter, elle préfère plutôt remettre un coup de collier pour décramponner définitivement la concurrence et s’échapper dans les rues étroites de la Ville rose. Son avance est telle qu’elle peut se permettre de saluer la foule avant de franchir la ligne d’arrivée, quelques mètres devant Léonie Périault, ce qui permet à Podium Racing de remporter non seulement le classement individuel avec Jeanne Lehair devant Léonie Périault mais également de signer la victoire au classement général. Au passage, elle fait le carton plein avec 50 pts (15 pour les deux meilleurs résultats et 20 pour la victoire en finale), le maximum possible.

Évidemment, elle se montrait enthousiaste : «Je suis bien sûr très contente mais surtout soulagée. Quand j’ai franchi la ligne, je me suis dit : « Amen ! Ça y est !« . Je suis ravie de l’emporter ici et également de gagner le championnat. C’est une fin parfaite pour moi.»

Elle ne croyait pas si bien dire. Alors qu’elle prenait place sur le podium, le speaker a demandé à toutes ses concurrentes de laisser la place : «Je reviens avec une surprise.» Et d’un coup, a vu apparaître Nathan, son fiancé, qui s’est agenouillé au pied de sa bien-aimée. Les deux étaient tellement émus qu’il a enfilé la bague à la mauvaise main. Mais peu importe. On dirait bien qu’elle a dit oui !

Après toutes ces émotions et, au passage également une très jolie opération financière, Jeanne Lehair va vite devoir redescendre de son petit nuage. Elle prend en effet dans les toutes prochaines heures la direction de l’Australie, où se déroule la finale du WTCS, le championnat du monde de triathlon, dont elle occupe actuellement la troisième place.