Jeanne Lehair a étouffé la concurrence, samedi à Chicago, lors de la deuxième manche de la Supertri. Son troisième succès dans ce prestigieux circuit.

Elle n’était pas satisfaite de sa cinquième place, au début de l’été, du côté de Toronto. Pour la deuxième étape de la Supertri, le circuit alternatif réservé aux meilleurs mondiaux, la Luxembourgeoise avait à coeur de mieux faire qu’au Canada, en débarquant à Chicago.

Elle qui a déjà terminé deux fois deuxième du classement général final de la compétition, lors de ces deux dernières années, avait également à chaque remporté une étape dans la même période. C’est ainsi qu’elle s’était imposée à Londres il y a deux ans et s’était montrée la plus forte à Boston, l’an passé.

Jamais deux sans trois? En tout cas, sur le papier, Jeanne Lehair faisait partie des favorites, d’autant plus que la Belge Jolien Vermeylen, vainqueur surprise au Canada et les Françaises Léonie Périault, Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi, qui l’avaient toutes devancée à Toronto, n’avait, cette fois, pas fait le déplacement.

L’occasion était belle d’en profiter. Et la Messine ne s’en est pas privée. Engagée sur un format typique Supertri, à savoir 300 m de natation, 4 km de vélo et 1,6 km de course à pied à enchaîner trois fois, Jeanne Lehair s’est portée tout de suite à l’avant de la course. Dans le Supertri, à la différence d’une compétition de triathlon normale, on peut récolter un short chute, un avantage que l’on ne peut utiliser qu’au dernier des trois tours. Pour y parvenir, il faut passer la ligne en première position. Chose que n’a pas manqué de faire Jeanne Lehair juste avant d’attaquer la première partie en course à pied.

Après avoir compté huit secondes d’avance au moment de plonger à nouveau, elle a vu ses principales revenir sur elle dans la partie à vélo. Scenario qui s’est répété lors de la troisième boucle au guidon, où elle s’est retrouvé dans un groupe de cinq qui allait se disputer la victoire sur les 1,6 km de course à pied avec sa principale rivale, la Britannique Georgia Taylor Brown, la jeune pépite hongroise de 17 ans Fanni Szalai, qui avait elle aussi récupéré un short chute, la Mexicaine Rosa Tapia Vidal et l’Espagnole Miriam Casillas Garcia.

Une nouvelle fois auteure d’une très belle transition, Jeanne Lehair part comme une fusée dans la partie course à pied. Elle prend immédiatement quelques longueurs d’avance sur la meute lancée à ses trousses. Et elle profite du short chute, à la fin du premier des deux tours, pour s’échapper définitivement et terminer en roue libre.

La Luxembourgeoise permet donc à son équipe Podium Racing, dont fait également partie Fanni Szalai, de réaliser le doublé à Chicago puisque, quelques minutes plus tôt, c’est l’Espagnol Alberto Gonzalz Garcia qui s’était imposé.

Deuxième victoire de l’année

Elle était forcément très satisfaite à l’arrivée : «Après Toronto, j’étais déçue. Le résultat était ok mais je ne me sentais vraiment pas bien. Mais il y a un mois, à Font-Romeu, j’ai commencé à me sentir mieux, ce qui ne m’était pas arrivée depuis le mois d’avril. Il y a deux jours, j’ai eu mal au dos, je me suis dit « c’est pas vrai ». Mais j’ai pris du paracétamol et ça allait. Je serai sûrement morte dans une heure mais ça ira.»

Avec cette victoire, Jeanne Lehair en profite pour prendre les commandes au classement général, avec deux points d’avance sur Georgia Taylor-Brown. Prochaine manche, dans un mois à Jersey.

Il s’agit de la deuxième victoire de Jeanne Lehair cette saison, après son tout premier podium et donc succès, en WTCS, à Yokohama en mai dernier. Depuis, elle avait pris la 7e place sur les WTCS d’Alghero fin mai et de Hambourg, mi-juillet. On la retrouvera la semaine à Saint-Raphaël, pour une autre manche du WTCS où de nombreux Luxembourgeois sont engagés.

R. H.