Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
CHAMPIONNATS DU MONDE À WOLLONGONG Lucas Cambresy, 10e, réalise le meilleur résultat de l’histoire pour un Luxembourgeois en U23 alors que son compatriote Théo Marti, a malheureusement lourdement chuté.
«Un top 15, ce serait très bien. Un top 10, ce serait génial!» Le moins que l’on puisse dire, c’est que Cyrille Eple a été plutôt visionnaire sur le coup. En effet, l’entraîneur national a été entendu : Lucas Cambrésy se classe 10e des championnats du monde U23, course d’ouverture de ces championnats du monde qui se déroulent à l’autre bout de la planète, en Australie.
Sur les sept Luxembourgeois au départ du rendez-vous le plus important de la saison, ils étaient donc deux en lice, hier, du côté de Wollongong. On retrouvait ainsi Lucas Cambresy et Théo Marti. Le premier pouvait viser un top 15 voire un peu mieux sous la chaleur aussie alors que le second, première année U23, était là pour prendre de l’expérience.
Et ça part très fort puisque Lucas Cambresy, auteur d’une superbe natation, sort avec le premier groupe et enfourche son vélo en tête de la course. Pas loin derrière, on retrouve Théo Marti, bien dans le rythme. Malheureusement, sa course va brutalement s’interrompre. Un concurrent chute devant lui à vélo, il ne peut pas l’éviter et se retrouve à terre. Les images du jeune triathlète grand-ducal étendu sur le sol ne trompent pas : sa course est terminée prématurément. Conduit à l’hôpital, visiblement touché au bassin et à l’épaule, on craint le pire. Mais heureusement, les examens n’ont révélé aucune fracture.
«Nager fort, rouler à fond et courir avec ce qui me restait»
Pendant ce temps, Lucas Cambresy ne relâche pas son effort. Bien au contraire : «Il a roulé très, très fort à vélo. Ça a été l’un de ceux qui a le plus travaillé», souligne encore Cyrille Eple. Il faut dire que le jeune Luxembourgeois savait que sa course à pied n’était pas forcément son point fort. Et qu’il devait mettre le maximum d’écart entre ce premier groupe et ses poursuivants : «Je me suis dit que ce n’était pas tous les jours qu’on était aux championnats du monde en Australie. Il fallait honorer le truc. Donc l’idée c’était de nager fort, je sors 7e à 9« , rouler à fond pour faire un vrai triathlon. Et après, courir avec ce qu’il me restait.»
Mission accomplie : «On pose le vélo avec deux minutes d’avance. Je préférais rouler avec le cœur à fond en étant devant plutôt qu’à l’économie pour essayer de gagner une place.»
Il fallait ensuite tenir le rythme sur les 10 km de course à pied : «J’ai pensé à bien boire, me rafraîchir, car il faisait très chaud. Le parcours faisait cinq tours et sur les troisième et quatrième, j’ai vraiment souffert. Et dans le cinquième, j’ai retrouvé un petit élan d’énergie pour aller chercher la dixième place.»
Un excellent résultat. Qui est d’ailleurs le meilleur jamais réalisé par un Luxembourgeois aux championnats du monde en U23. En effet, le précédent record était détenu par Bob Haller, qui avait terminé 12e à Chicago il y a dix ans : «C’est cool. Ça montre que le triathlon évolue et que ça pousse. En plus, il ne faut pas oublier que David Lang (NDLR : actuellement en formation à l’armée) n’était pas là.»
Un Lucas Cambresy qui arborait, comme le Français Jules Rethoret (7e hier), une magnifique chevelure.. rose : «On était en stage à Font-Romeu et on s’était dit que si lui terminait dans le top 10 à Istanbul (NDLR : aux championnats d’Europe) et que je finissais top 15, on irait en Australie avec les cheveux roses. Il y avait 20 % de cheveux roses dans le top 10 de ces championnats du monde», sourit-il.
Ainsi s’achève – peut-être – une saison pleinement réussie avec, outre ce résultat, une 13e place aux Europe et une 21e place il y a quelques jours à la Coupe du monde de Rome, alors qu’il était malade : «Cette saison, je m’étais fixé comme objectif de terminer dans le top 200 mondial et de faire un top 10 aux Monde, c’est encore mieux que prévu», souligne celui qui pointait, avant cette performance, au 172e rang de la hiérarchie internationale. Il espère grimper le plus possible afin de pouvoir entrer facilement dans les Coupes du monde et commencer à disputer, à partir du printemps prochain, la qualif olympique. Et peut-être, car il n’exclut pas de se rendre en Asie le mois prochain pour deux dernières épreuves : «Mais ce n’est pas sûr. Je dois voir comment je me sens et en discuter avec mon coach (NDLR : le Portugais Joao Sousa, le même que Jeanne Lehair)».
Il a en tout cas mis sur de très bons rails la délégation luxembourgeoise. Qui aura trois nouvelles cartes à jouer aujourd’hui avec la course juniors. On retrouvera ainsi Linda Krombach, Rémi Hirschauer et Sebastian Ziekman.
