Hambourg, unique épreuve WTS, sert de cadre aux Mondiaux. Initialement, seul Bob Haller devait être présent. Mais Stefan Zachäus a réussi à s’inviter au dernier moment.
Voilà des mois que les triathlètes n’ont pratiquement rien eu à se mettre sous la dent. Depuis le mois de mars, la totalité des compétitions de grande envergure et de niveau international ont été supprimées ou reportées. Derniers en date, les championnats d’Europe de Tartu, en Estonie, sont passés à la trappe en raison de l’inflexibilité du gouvernement balte, qui n’a pas validé les solutions promises à la fédération européenne de triathlon d’accéder à sa requête d’organiser le rendez-vous continental.
Pour les adeptes du triple effort, on se contente donc de manifestations plus limitées, comme c’est le cas pour Oliver Gorges, désormais basé au Portugal et qui a déjà participé à quelques courses. Bien évidemment, en respectant toutes les règles sanitaires de vigueur.
Mais il faut bien que la compétition reprenne à un moment ou à un autre ses droits. Et c’est donc demain, à Hambourg, que certains des meilleurs spécialistes de la planète vont se retrouver. Ce qui ne devait être au début qu’une étape des World Triathlon Series, la plus prestigieuse des compétitions de la discipline, s’est transformée en unique étape des WTS. Et par conséquent, la course, disputée au format sprint et non olympique pour une fois, fera également office de championnats du monde.
Beaucoup de triathlètes restent à la maison
Des Mondiaux qui n’auront pas la même saveur que d’habitude. Notamment parce que nombreux sont les athlètes qui resteront à la maison, comme l’explique Thomas Andreos, l’entraîneur national : «Les Australiens, Néo-Zélandais ou encore les Sud-Africains, hormis ceux déjà basés en Europe, ne seront pas présents», confie le technicien.
Côté luxembourgeois, le rendez-vous hambourgeois ne faisait initialement pas partie du programme de Stefan Zachäus. Depuis qu’il est rentré d’Australie, où il a passé plus de six mois, le triathlète grand-ducal a eu besoin de souffler. De retour à sa base d’entraînement à Sarrebruck, il devait s’aligner au départ à Montréal et aux Bermudes, deux courses finalement annulées.
Il a donc réussi à s’inscrire en dernière minute sur la liste de départ – ce qui n’est, a priori pas le cas de l’Espagnol Javier Gomez, quintuple champion du monde : «Je suis en bonne condition physique mais absolument pas prêt pour une course d’un tel niveau. Je vais donc y aller sans aucune attente particulière, juste avec l’envie de me faire plaisir. On verra bien ce que ça donne», indique-t-il, un brin résigné.
l faut dire que Stefan Zachäus apprécie le rendez-vous hambourgeois. Sa mère habite tout près et, l’an passé, il s’était distingué l’an passé en prenant une superbe 16e place. Nul doute qu’il aurait aimé se présenter en meilleure condition physique.
Haller : «Sur des bases solides»
De toute façon, il ne trouvera pas ses repères habituels, puisque les organisateurs, pour des raisons évidentes, ont déplacé la course, qui se tient normalement en plein centre-ville, pour un parc, à l’abri des regards indiscrets : «Ce sera pratiquement une course à huis clos», constate Thomas Andreos.
Avec Gregor Payet en passe d’intégrer l’instruction de base de sportif d’élite de l’armée, il reste donc Bob Haller, le seul qui avait prévu de longue date d’être présent à Hambourg. Haller, qui s’entraîne depuis quelques mois avec Thomas Andreos, a connu quelques pépins avec une hanche dès le début du confinement.
Mais les dernières nouvelles sont plutôt bonnes : «Il peut s’entraîner pratiquement normalement. Le fait d’avoir été si longtemps confinés a peut-être été un mal pour un bien pour lui. On a pu reprendre les bases, repartir sur quelque chose de solide. Il peut davantage encaisser les charges.»
Ce WTS à Hambourg n’est toutefois pas un objectif en soi. Simplement une étape pour voir où il se situe. Avant de tenter d’être à son top en début d’année, pour la dernière ligne droite en direction de la qualification pour les JO de Tokyo!
Romain Haas