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Travailler tout en étant malade, un phénomène grandissant au Luxembourg 


Environ 70 % des personnes interrogées ont déclaré être venues au moins une fois au travail tout en étant malades. (Photo : adobe stock)

D’après les chiffres récoltés par la Chambre des salariés, de plus en plus d’employés font du présentéisme, soit travailler tout en étant malade.

Une nuit de fièvre, de tremblements et d’éternuements et au réveil, la question se pose : se rendre ou non au travail? Travailler alors que l’on est ou que l’on se sent malade est un comportement appelé le présentéisme.

Dans sa dernière newsletter, la Chambre des salariés zoome sur ce phénomène et propose une analyse par âge, profession, sexe, qualité de l’ambiance professionnelle… pour tenter de comprendre les raisons qui poussent une personne souffrante à, quand même, travailler et les conséquences de cette décision.

Les données étudiées sont issues de l’enquête «Quality of Work Index», une enquête représentative réalisée chaque année depuis 2013 auprès des salariés du Luxembourg par l’institut Infas pour le compte de la Chambre des salariés.

En 2024, environ 70 % des personnes interrogées ont déclaré être venues au moins une fois au travail tout en étant malades, durant les douze derniers mois. La médiane s’élève à sept jours de présentéisme.

Dans le détail, les femmes sont plus nombreuses à venir travailler tout en étant malades (75,9 % de présentéisme) que les hommes (65, 3%). Avec huit jours, elles ont aussi un nombre de jours de présentéisme plus élevé que leurs collègues masculins. 

Concernant l’âge, ce comportement se retrouve plus chez les jeunes que chez leurs aînés. En chiffres, 72,9 % des 16-34 ans et 73 % des 35-44 ans vont travailler tout en étant malades.

Ces taux tombent à 59 % chez les 55 ans et plus. En revanche, le nombre de journées de présentéisme est plus important chez les salariés les plus âgés. Il monte à dix jours chez les 55 ans et plus contre sept et huit jours chez les plus jeunes.

Parmi les catégories socioprofessionnelles, les personnes exerçant une profession intellectuelle, scientifique, élémentaire, et les employés administratifs sont les plus présentéistes.

Les conducteurs d’installations et de machines, les monteurs et les personnes exerçant des professions élémentaires ont le nombre de jours de présentéisme le plus important.

Le mal-être au travail, première cause

La CSL relève plusieurs facteurs qui peuvent accroître le fait de se déplacer sur son lieu de travail malgré la maladie. Elle note que le burn-out, les problèmes de santé, une dépression liée au travail et la charge mentale accroissent le présentéisme.

À l’inverse, «des valeurs plus élevées en termes de satisfaction au travail, de motivation au travail et de bien-être en général sont associées à une probabilité plus faible de présentéisme», souligne la CSL.

«Il est essentiel que la culture de l’entreprise soutienne les salariés, ne les stigmatise pas en cas d‘arrêt maladie et communique clairement au travail sur l’importance de la santé. Les managers et les cadres dirigeants jouent ici un rôle central, car un management respectueux garantissant une sécurité psychologique peut réellement contribuer à réduire le niveau de présentéisme. La prévention peut également passer par des conditions de travail flexibles et un environnement de travail promouvant la santé», conclut la CSL. 

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