Même si l’usage de la voiture pour les trajets domicile-travail a baissé, il reste toujours prédominant… Les transports en commun peinant à se démocratiser, malgré une amélioration de l’offre. Zoom sur les chiffres.

Le Luxembourg n’est pas prêt à abandonner l’usage de la voiture de sitôt. C’est en tout cas ce que révèle le dernier rapport du Statec sur la dépendance automobile pour les déplacements domicile-travail qui se base sur des chiffres de 2021. «Le Luxembourg est l’un des pays européens dont le taux de possession automobile est le plus élevé par habitant (678 pour 1000 habitants selon Eurostat en 2022)», peut-on lire dans la publication de l’institut. «Comme dans de nombreux autres pays occidentaux, l’urbanisation s’est développée parallèlement à l’essor de l’automobile et à l’expansion du réseau routier, créant un effet boule de neige renforçant la dépendance à la voiture.»

En chiffres, cela se reflète avec pas moins de 69 % des actifs qui utilisent toujours leur véhicule pour se rendre au travail. Et ce, malgré des transports publics «gratuits et performants». «La voiture reste largement le mode privilégié pour se rendre au travail pour plus de deux actifs sur trois (environ 67 % en tant que conducteur, auquel il faut ajouter 2,2 % en tant que passager).»

Alors que les transports en commun ne sont utilisés que par 17 % des actifs. «Ils représentent la plus grande partie du tiers restant, soit plus de 11 % des actifs occupés utilisant principalement le bus, suivi par le train avec moins de 5 % et ensuite le tramway (moins de 2 %) dont l’usage comme mode principal reste limité étant donné sa faible extension géographique.» Les modes de mobilités douces ne sont quant à eux empruntés que par 12 % des actifs. Ils se partagent entre la marche à pied (près de 10 %) et le vélo (plus de 3 %).

Mais l’usage de la voiture pour les trajets domicile-travail a tout de même diminué entre 2011 et 2021, passant de 72,3 % à 69,3 %. Ce déclin concorde avec l’augmentation de 8,4 % à 12,7 % de la marche et du vélo. Les transports en commun sont quant à eux restés stables à 17,6 %.

«À Luxembourg, notamment, la proportion d’actifs utilisant la voiture a fortement chuté, de 54 % à 37 %, un niveau comparable à celui de Paris.» D’autres communes alentours ont observé le même phénomène. Il s’explique par l’amélioration de l’offre en transports publics et à l’arrivée de nouveaux résidents privilégiant d’autres modes de transport. «En revanche, dans le nord et près des frontières, l’usage de la voiture a augmenté, particulièrement à Troisvierges et Kiischpelt, possiblement en raison de l’éloignement des nouvelles habitations par rapport aux transports publics.»

L’usage de la voiture s’explique notamment par la distance entre le lieu de travail et le domicile. Évidemment, plus la distance est grande, plus la voiture est primordiale. Il en va de même pour la durée de déplacement : à trajet égal, les transports en commun tendent à prendre plus de temps que la voiture. D’autres facteurs tels que le genre, le niveau d’étude, le pays de naissance ou encore le type de ménage apportent aussi des compléments explicatifs.