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Tour de France : le Luxembourg bien « vendu » à la télévision française


Le monde a pu découvrir ce lundi les trésors du Grand-Duché grâce aux images de France Télévisions. Du "nation branding" à l'état pur! (Photo : Jean-Claude Ernst)

Les images retransmises par France Télévisions ont permis aux spectateurs de découvrir les nombreux joyaux architecturaux du pays, ainsi que les diverses animations mises en place par la population.

Les vœux gouvernementaux de promotion de l’image de marque du pays ont été plutôt bien exaucés. Les images de la télé ont été l’occasion de se replonger dans l’histoire du Grand-Duché. Quelques petites déceptions sont toutefois à déplorer.

Aux commandes du direct sur France 3, puis sur France 2, les commentateurs Alexandre Pasteur et Laurent Jalabert ont relativement bien évoqué les différentes facettes du pays. Il est vrai qu’ils ont pu s’appuyer sur les connaissances techniques et géographiques de l’enfant du pays, Andy Schleck, et sur le savoir du journaliste Franck Ferrand, féru d’histoire et, par ailleurs, animateur de l’émission de radio Au cœur de l’histoire, diffusée quotidiennement sur Europe 1.

Sur la base des images fournies par l’hélicoptère des chaînes publiques France 2 et France 3, tous les téléspectateurs ont ainsi pu se délecter des magnifiques paysages du Grand-Duché et des nombreuses animations qui ont égayé le passage des coureurs. À commencer par l’imposant panneau qui a ouvert la porte de l’Oesling aux caméras, à l’endroit du point-frontière de Schmëtt.

Nation branding à toutes les sauces

Celui-ci, qui s’inscrit dans la démarche de nation branding du ministère de l’Économie, a repris en grandes lettres le logo de la stratégie marketing précitée en indiquant «LUXEMBOURG», accompagné du symbole X revêtu des couleurs nationales (rouge-blanc-bleu). France Télévisions ne pouvait pas mieux ouvrir le bal. Ce sont ensuite les bijoux historiques du Nord qui ont été exposés à la vue de millions de téléspectateurs à travers le monde : la colline Burrigplatz de Troisvierges («un temps considérée comme le point culminant du pays»), l’église Saint-Lambert de Wilwerdange, le centre-ville de Troisvierges («ville marquée par la communauté des Franciscains») ou encore les routes nationales «très boisées» autour de Wincrange. La ville de Wiltz a, quant à elle, été filmée sous toutes les coutures et les téléspectateurs ont pu, à cette occasion, admirer son château et prendre connaissance des tenants et aboutissants de la grève générale de 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale.

Les superbes plans se sont enchaînés à vitesse grand V, immortalisant pêle-mêle une belle animation des étudiants du lycée du Nord, une vue époustouflante d’Esch-sur-Sûre et des ruines de son château perché, que les autorités locales avaient paré d’une bâche «Vive le Tour!», l’abbaye de Clervaux, ou encore le château de Vianden (bien que le peloton n’ait pas traversé ces deux dernières localités). Soit une opportunité en or, pour les commentateurs de France Télévisions, de mettre en avant ce «haut lieu de méditation» qu’est l’abbaye bénédictine et d’évoquer «les quatre passages de l’écrivain Victor Hugo à Vianden, qui ne tarissait pas d’éloges à l’encontre du château».

Ceci dit, une mention spéciale est à décerner à l’immense bâche apposée sur le barrage du lac de la Haute-Sûre. Impressionnante, celle-ci a rendu hommage aux quatre vainqueurs luxembourgeois du Tour (Faber, Frantz, Gaul et Andy Schleck), dont les immenses portraits rivalisaient de grandeur avec les paysages entourant le «Stau». Le message «They made it happen», qui figurait sur ladite bâche et qui est une déclinaison du slogan gouvernemental «Let’s it make happen», ne pouvait pas, lui, mieux tomber. La suite du parcours aura encore permis de se régaler en découvrant les châteaux de Bourscheid et de Hollenfels, de même que les belles animations réalisées sur le terrain de football de Préizerdaul et sur un champ de la commune de Redange. Plus au sud, dans le Gutland, les suiveurs du Tour se seront réjouis de la beauté des costumes des danseuses brésiliennes de samba (Schouweiler), de l’immense hommage rendu – pour la bonne cause – aux 50 ans de l’Association des parents d’enfants mentalement handicapés (APEMH) à Dippach, ou encore de l’animation faite sur le terrain de football de Schifflange et de la bâche signée «Bienvenue à Esch», face à la gare d’Esch-sur-Alzette.

Claude Damiani