Accueil | A la Une | [Tour de France] Jungels : « j’ai toujours le moral, malgré ma déception dans les Alpes »

[Tour de France] Jungels : « j’ai toujours le moral, malgré ma déception dans les Alpes »


Le coureur luxembourgeois parle d'une "belle et dure" expérience sur le Tour pour le moment (Photo Luis Mangorinha).

Pennautier, Château Le Bouchat-Alaux, au milieu des vignobles de l’Aude. C’est là que Patrick Lefevere, le patron de l’équipe Quick-Step Floors, a donné rendez-vous à la presse pour une annonce importante. Il s’agit de l’arrivée comme cosponsor pour 2019 de Maes, la bière belge.

Et plus particulièrement de Maes 0.0 %, la bière sans alcool que Bob Jungels a sirotée à son arrivée à vélo depuis Carcassonne, puisque c’est bien dans la ville aux remparts qu’il résidait ces deux dernières nuits.

Voici une semaine de cela, vous étiez quatrième du classement général, où vous apparaissez désormais en douzième position. Que retenez-vous de la semaine qui vient de s’écouler?
Bob Jungels : Je suis entré dans cette semaine des Alpes avec beaucoup de confiance. En fin de compte, j’ai vite vu que le niveau était trop élevé dans les grands cols. Voilà, je ne me sentais pas à 100 % au niveau de mon corps. Je ne sais pas si c’est en rapport avec ma chute sur les pavés de Roubaix. Je ne me sentais pas au top. Mais ces derniers jours, j’ai le sentiment que c’est un peu revenu. J’espère que ça va revenir dans les Pyrénées.
En général, c’est d’ailleurs en dernière semaine d’un grand tour que vous vous sentez le mieux…
Voilà, normalement cela me convient assez bien. J’espère que ce sera la même chose cette année. Il reste beaucoup d’étapes très dures et un chrono qui me convient très bien. J’espère juste que les jambes seront là et que tout fonctionnera bien. J’ai toujours le moral malgré une déception personnelle dans les Alpes. Mais j’ai réussi à reprendre de la motivation.
Avant le Tour, vous visiez le top 10. Vous voilà douzième, votre objectif est encore réalisable, non?
Ce n’est pas loin, le top 10 est toujours un numéro qu’on se fixe, c’est le premier écran (du classement général) sur la télé. C’était mon but, c’est clair. On est avec les meilleurs coureurs du monde et on voit que le niveau est très élevé. Tout le monde a passé deux semaines très dures. On va voir comment ça va se passer en troisième semaine. Je vais essayer de garder mes forces jusqu’à la fin car, comme on l’a vu sur le Giro, cela peut se passer très vite. J’espère que les jambes reviendront au bon moment.

Le Tourmalet, ça sera l’étape clef

Les reconnaissances effectuées dans les Pyrénées vous ont donné quelles indications pour les trois étapes qui viennent?
Ce sont de très belles étapes. L’étape de ce mardi finissant à Bagnères-de-Luchon propose des montées dures mais pas exceptionnelles non plus. L’étape de vendredi, avec le Tourmalet et le col du Portet d’Aspin et l’Aubisque, là ce sera l’étape clé, je pense. Cela sera dur, mais si les jambes sont là, peu importe la montée qu’il peut y avoir, ça fonctionne.
Pour l’étape de mercredi, courte, de 65 kilomètres, vous pensez que ça va batailler d’entrée de course?
C’est difficile à dire. Pour moi, c’est un concept un peu bizarre, mais d’un autre côté, je trouve ça intéressant. Même avec le départ, façon Grand Prix de moto. On va s’échauffer comme pour un chrono. Mais je pense que l’équipe Sky va contrôler la situation. On a vu que leur force, c’est l’unité qu’ils ont et les deux leaders qui finissent le travail. Ce n’est que 65 kilomètres, mais on a quand même 45 kilomètres d’ascension et la course durera deux heures trente. En fin de compte, ce sera une étape dense, pas évidente.
Dans les Pyrénées, comptez-vous adopter une attitude défensive ou alors portée sur l’attaque, quitte à tout perdre?
On a beaucoup parlé de ça, mais je pense qu’il est trop tôt pour tenter un coup, quitte à tout perdre. Sur les prochaines étapes, on saura très vite comment ça va se passer et on fera un plan.

Au classement général, tout reste possible

Et pensez-vous qu’un retournement complet de la situation au classement général soit possible ou, au contraire, est-ce impossible?
Je pense que tout reste possible. Au Giro, tout le monde pensait que (Simon) Yates avait gagné, il ne pouvait pas perdre; finalement, il finit à 45 minutes. C’est difficile de prédire quelque chose. Il reste une semaine de course très très dure. Pour le moment, je ne vois pas venir de faiblesse de Sky, ni de (Tom) Dumoulin. Même les Lotto Jumbo sont super forts. Donc voilà, ce sera intéressant.
Vous aviez dit la semaine dernière que (Vincenzo) Nibali vous impressionnait. Il n’est plus là, en course. Reste-t-il un rival qui vous impressionne encore en dehors des Sky?
Oui, bien sûr, je pense à (Primoz) Roglic qui a été très impressionnant sur l’étape de Mende. Je sais que j’ai fait une bonne montée, mais j’ai quand même perdu pas mal de temps (il rit). C’est donc qu’il a dû faire une très belle montée. Pour le reste, il y a les coureurs qu’on attendait. Il y a aussi des coureurs qu’on attendait dans le top 10 qui n’y sont pas. C’est comme ça et c’est aussi pour ça que je vais prendre chaque jour comme il vient. Et je peux déjà dire que ce Tour 2018 est une très grande expérience pour moi […]

Entretien avec notre envoyé spécial à Carcassonne, Denis Bastien.

Retrouvez l’intégralité de l’interview ainsi que trois pages d’analyses détaillées sur la dernière semaine du Tour dans notre édition papier de ce mardi.