L’Australien Caleb Ewan (Lotto) a remporté au sprint devant l’Irlandais Sam Bennett (Deceuninck-Quick Step) la 3e étape du Tour de France, longue de 198 km entre Nice et Sisteron, à l’issue de laquelle le Français Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quickstep) a conservé le maillot jaune.
Dans un sprint contre le vent, Ewan a surgi dans les derniers mètres pour devancer d’une roue l’Irlandais Sam Bennett.Le champion d’Europe, l’Italien Giacomo Nizzolo, a pris la troisième place dans cette étape de transition de 196 kilomètres qui a vu le Tour quitter sa rampe de lancement niçoise pour rejoindre la Citadelle de Sisteron, en Haute-Provence. Ewan, 26 ans, a scoré dès le troisième jour. L’an passé, l’«Aussie», sprinteur de 1,65 m, avait gagné trois étapes dans la seconde moitié du Tour, pour sa première participation.
«On a perdu des gars dans l’équipe», a déclaré Ewan dont l’équipe Lotto a été diminuée dès le premier jour par la mise hors délai de l’Allemand John Degenkolb et l’abandon le lendemain matin du Belge Philippe Gilbert (rotule fracturée).
«On savait que si tout se passait bien, on pouvait gagner aujourd’hui. J’en avais encore assez dans les jambes pour faire le sprint. Il me fallait trouver la bonne trajectoire pour prendre de la vitesse», a ajouté le vainqueur du jour.
L’étape s’est résumée pour l’essentiel à son final et à la longue aventure de Jérôme Cousin, parti à l’avant dès le début de course en compagnie de deux autres Français, Anthony Pérez et Benoît Cosnefroy en lutte pour le maillot à pois de meilleur grimpeur.Cette fugue à trois, troublée par un orage impromptu, s’est transformée en échappée solitaire après 70 kilomètres et l’obtention des points dans les deux premières côtes répertoriées par Pérez au détriment de Cosnefroy. Les deux ont laissé alors Cousin s’en aller en éclaireur, pour une longue sortie sur la route Napoléon jadis empruntée par l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe.
Le travail de Deceuninck et Bob Jungels
Cousin, pour autant, n’a pas été dépaysé. Après le confinement dû à la pandémie, le coureur de l’équipe Total Direct Energie de Jean-René Bernaudeau s’était offert une randonnée cycliste de plus d’une semaine, dans le sud du Portugal, en dormant chez l’habitant.
Cette fois, dans le match totalement déséquilibré qui l’a opposé au peloton, Cousin n’a pu refaire le coup de Paris-Nice 2018. A Sisteron (déjà !), il avait mené à bon port une échappée en compagnie de l’Allemand Nils Politt.
Pour sa part, Pérez, en passe de s’emparer du maillot à pois, n’a pu rejoindre la cité des Alpes-de-Haute-Provence. L’Aixois a été contraint à l’abandon après une chute due à un choc avec une voiture d’équipe qui avait freiné devant lui, selon sa formation Cofidis. Côte fracturée avec possible pneumothorax selon un premier diagnostic, il a été transporté à l’hôpital de Digne-les-Bains.
Le «solo» de Cousin s’est conclu à 16 kilomètres de l’arrivée, avant l’entrée en action des équipes des sprinteurs.
L’équipe Deceuninck-Quick Step de Julian Alaphilippe et Bob Jungels a longuement mené le peloton au long de cette étape marquée par la longue échappée du Français Jérôme Cousin. Le dernier relais de Bob Jungels s’est effectué jusqu’à 4 600 mètres de la ligne. Il s’agissait alors de lancer le sprinteur irlandais Sam Bennett, finalement deuxième.
Mardi, la quatrième étape, longue de 160,5 kilomètres entre Sisteron et Orcières-Merlette (Hautes-Alpes), marquera la première arrivée au sommet de l’épreuve.
AFP/LQ