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Tour de France – 9e étape: la roue tourne


John Degenkolb hurlant sa joie sur le podium. (Photo : AFP)

Les pavés de Paris-Roubaix ont laissé dimanche la course très ouverte dans le Tour de France après la 9e étape gagnée par l’Allemand John Degenkolb.

Malgré l’abondance de chutes, les grimpeurs, visages couverts de poussière, s’en sont bien tirés. A l’exception du Colombien Rigoberto Uran, qui a cédé près d’une minute et demie et reculé au classement derrière la plupart de ses adversaires directs.

« La course a été rapide et dangereuse », a commenté le porteur du maillot jaune, le Belge Greg Van Avermaet, qui a conforté sa position de leader avant d’attaquer les Alpes.

Le champion olympique de Rio a regretté d’avoir été devancé au sprint par Degenkolb dans une arrivée à trois coureurs, près du vélodrome qui sert de final à l’arrivée de la « reine des classiques ».

Son équipe a surtout déploré la perte de Richie Porte, le chef de file de la BMC. L’Australien a chuté dans les premiers kilomètres de l’étape, bien avant le premier des quinze secteurs pavés au programme.

Chutes en série

Epaule droite touchée, Porte a été contraint à l’abandon. Tout comme l’an passé, dans la 9e étape déjà, quand il avait dû quitter le Tour après une grave chute dans la descente du Mont du Chat, au-dessus de Chambéry.

Durant cette chaude journée, les chutes se sont multipliées, le plus souvent à l’entrée ou à la sortie des pavés, dans les gravillons qui tapissent les bas-côtés.

Chris Froome, vainqueur sortant, est allé à terre à 46 kilomètres de l’arrivée. Mais le Britannique a pu repartir rapidement.

Pour Romain Bardet, l’étape a ressemblé à une interminable course-poursuite. Avec l’aide très précieuse de ses équipiers (Naesen, Dillier et Gallopin surtout), il est parvenu à revenir sur le groupe des favoris après ses deux premières crevaisons. La troisième, à 7 kilomètres de l’arrivée, l’a condamné à attendre l’Espagnol Mikel Landa, distancé pour sa part sur chute auparavant.

Bardet et Landa sont presque rentrés sur le premier peloton au moment de franchir la ligne. A 7 secondes seulement du groupe de Froome, qui a relancé l’allure dans le final.

« C’est un miracle que je ne perde que sept secondes ! », s’est exclamé le Français. En écho, son directeur sportif de l’équipe AG2R La Mondiale, Julien Jurdie, a renchéri: « On a beaucoup de frustration. Sans les crevaisons, on aurait pu voir du grand Romain ».

Une fourchette d’une trentaine de secondes

Au classement, l’Auvergnat compte désormais 55 secondes de retard sur Froome et précède le deuxième Français, Warren Barguil, de 5 secondes seulement.

Hormis le Gallois Geraint Thomas, nanti d’une marge d’une cinquantaine de secondes, la plupart des favoris se tiennent dans une fourchette d’une trentaine de secondes (Majka, Fuglsang, Froome, A. Yates, Landa, Nibali, Roglic, T. Dumoulin).

« C’était une folle journée », a commenté le champion du monde, Peter Sagan (5e de l’étape), qui a regretté avoir commis « une petite erreur » de placement. « Tout le monde était nerveux ».

Pour le gain de l’étape, Degenkolb a suivi, avec Van Avermaet, le champion de Belgique Yves Lampaert qui a attaqué à 17 kilomètres de l’arrivée, sur les pavés de Camphin.

Le trio s’est disputé ensuite la victoire qui est revenue au coureur allemand de l’équipe Trek, dont la carrière est marquée par un grave accident à l’entraînement au début de l’année 2016. Il avait été heurté de plein fouet, avec plusieurs coéquipiers, par une automobiliste lors d’un stage en Espagne.

« C’est formidable ! », a déclaré Degenkolb après son succès. « J’ai du mal à expliquer ce que je ressens. C’est assez proche de ce que j’ai vécu en 2015, ici à Roubaix ».

L’Allemand (29 ans) s’était imposé dans Paris-Roubaix en 2015, quelques semaines après avoir enlevé un autre « monument » Milan-Sanremo. Il a enlevé pour la première fois une étape du Tour.

Dans le final, il a retrouvé deux coureurs présents avec lui dans le final de Paris-Roubaix 2015. « Cela sentait le déjà vu et ça m’a conforté dans ma capacité à gagner. »

Après l’étape, en même temps que les buts pleuvaient en finale de la Coupe du monde, les coureurs ont pris la direction de l’aéroport de Lille pour se rendre, par voie aérienne (trois avions prévus), à Annecy. Au pied des Alpes, une première journée de repos est programmée, avant d’attaquer les cols alpestres.

Le Quotidien / AFP