Le nombre de vols de nuit ne cesse d’augmenter à l’aéroport de Luxembourg. Tout comme celui des plaintes pour nuisances sonores.
Voilà des données qui ne vont certainement pas plaire à l’ASBL DIGHSE (Défense des intérêts des habitants de Schuttrange et environs), qui milite depuis quatre ans pour réduire les nuisances sonores du Findel. En l’espace d’une année, le nombre de vols nocturnes a quasiment doublé, passant de 1 379 vols en 2022 à 2 553 en 2023. C’est simple, il n’y a jamais eu autant de vols nocturnes depuis 2018 à l’aéroport de Luxembourg.
Un constat établi par la ministre de la Mobilité elle-même, Yuriko Backes, dans une réponse à une question parlementaire des députés socialistes Yves Cruchten et Claire Delcourt. La ministre DP détaille ainsi le nombre de vols nocturnes réalisés depuis six ans et explique que les restrictions pour les vols de nuit ne sont «normalement pas définies au niveau national, mais varient d’un aéroport à l’autre». Pour Luxembourg par exemple, c’est un règlement grand-ducal datant du 24 mai 1998 qui fixe les conditions d’exploitation de l’aéroport.
Concrètement, le Findel est soumis à une fermeture nocturne entre 23 h et 6 h du matin. Idéalement. Mais un certain nombre d’exceptions existe : les vols gouvernementaux, de recherche et sauvetage, à des fins humanitaires et sanitaires, de détresse, ou encore retardés bénéficient d’une dérogation et peuvent donc décoller ou atterrir au cours de la nuit.
Selon les chiffres transmis par le ministère, ces vols ont majoritairement lieu entre 23 h et minuit : 1 995 vols ont ainsi été dénombrés à cet horaire-là en 2023, contre seulement 914 l’année précédente.
Un nombre croissant principalement dû aux «vols réguliers retardés», précise la ministre, qui liste les différents problèmes rencontrés : «L'accroissement du trafic aérien, les problèmes de gestion du trafic en route, respectivement d'autres aéroports de départ, les conditions météorologiques conduisant à des perturbations occasionnelles du trafic aérien provoquant des retards, ou encore des dérèglements du trafic dont une partie est absorbée par la possibilité d'atterrir après 23 h...»
Des réclamations en hausse
Des vols toujours plus nombreux, à des horaires parfois délicats, qui touchent particulièrement les habitants des communes alentour. Depuis quatre ans, pas moins de trois ASBL se sont formées pour protester contre les nuisances sonores que provoque un tel trafic aérien. Certains songent à déménager, d'autres essaient d'anticiper les problèmes en créant des applications mobiles...
Si une première bataille a été remportée en septembre dernier, avec l'extension des aides financières aux riverains pour leur permettre de mieux isoler leurs logements, le nombre de plaintes reçues par l'Administration de la navigation aérienne (ANA) se sont, elles aussi, envolées.
En 2021, 2 995 doléances, dont 86 % provenant de l'ASBL DIGHSE ont ainsi été enregistrées. Yuriko Backes précise toutefois que «certaines réclamations concernent le même vol, de sorte qu'il ne saurait être question de 2 295 cas différents ; (...) et qu'elles sont principalement en rapport avec les tours de pistes d'entrainement et de décollage de l'aviation sportive et générale».
Même chose pour les deux années suivantes, avec plus de 2 000 réclamations. L'année 2024 semble aussi bien partie : au 26 juin dernier, l'ANA enregistrait déjà 1 108 plaintes, dont 31 pour des vols nocturnes. «Les réclamations relatives aux vols de nuit représentent un pourcentage très limité, mais leur tendance est toutefois à la hausse pour les années 2023 et 2024», concède la ministre.
Un plan d'action en cours de révision
Pour faire face à cette situation, le gouvernement continue de plancher sur son «plan d'action contre le bruit aéroportuaire», mis en place en 2021. Il est actuellement en «cours de révision pour le quatrième cycle de la directive européenne relative à la gestion du bruit dans l'environnement».
Différentes «cartes de bruit» ont aussi été créées pour permettre aux habitants d'être éligibles au régime d'aides mis en place en août 2023. Dernièrement, les critères d'éligibilité ont été légèrement modifiés, augmentant considérablement le nombre d'habitations concernées : 2 635, contre 400 auparavant.
Ce sont les autorités locales ou régionales qui décident des heures d'ouverture et des permissions pour les vols de nuit, tout en respectant le cadre législatif respectif éventuel. Certains aéroports observent ainsi un régime plus strict, comme, par exemple à Francfort ou Amsterdam Schipol tandis que que d'autres, comme Liège, Francfort-Hahn ou encore Cologne/Bonn, ne connaissent pas de restrictions et restent ouverts non-stop.
La Suisse a introduit au niveau fédéral une interdiction des vols de nuit entre minuit et 5 h du matin. À noter que les différentes heures d'ouverture peuvent également représenter un avantage concurrentiel entre les aéroports.
Cargolux devait faire indépendant de leur loi priviligée des vols de nuit, faire des efforts bénévoles, pour reduire leurs vols de nuit. Apprendre à respecter les riverains et habitants du trajectoire des vols.
Doucement pas à pas – c’est possible !
Les autres compagnies CARGO respectent aussi le couvre-feu.
Merci Qatar, SilkWayWest et China Airlines Cargo.
La zone affecté par le bruit de l’aéroport ne se limite pas aux « comunes voisines »; sur les cartes de bruit du gouvernement on voit bien que cela couvre al moitié sud/est de la ville de Luxembourg, avec Hamm, Cents, Bonnevoie, Gare, Gasperich… Selon vos confrères de RTL, 84000 personnes sont impactés. Peut-on juger qu ele gouvernement, actionnaire de cargolux et luxair, tient vraiemnt à coeur l’intéret de la population, ou sont-ils biaisés par les dividendes de ces compagnies?!