Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le calendrier va devenir un vrai casse-tête, pour le F91 et Toppmöller. Non content d’avoir 19 matches officiels à appréhender en seulement trois mois, il va falloir en plus composer avec la surcharge pour ses internationaux, Dave Turpel, Danel Sinani et Kevin Malget.
Dans l’avion qui ramenait le F91 de Cluj, jeudi soir, le test a été fait avec plein de membres de la délégation dudelangeoise, dans l’euphorie de la qualification pour les poules de l’Europa League : «Mais au fait, c’est qui votre prochain adversaire en match officiel.» Un seul savait : Dino Topppmöller, qui a récité son programme sans la moindre hésitation et commencé par «Strassen».
Préoccupé par la Division nationale, Dino ? Oui et non. Non, parce qu’il a choisi de couper complètement ce week-end. «J’ai beaucoup travaillé pour réussir ça, alors je me repose un peu.» Oui, parce que le cap est déjà fixé : «Tout le monde doit savoir que désormais, le championnat est le plus important.» Et il va commencer après la trêve internationale avec un retard conséquent puisque le F91, héros de tout un peuple, est ni plus ni moins que la nouvelle lanterne rouge de l’élite. «C’est juste un moment, tempère Toppmöller, même si cela ne nous fait pas plaisir.»
Ces prochains jours, il va donc réfléchir intensément. Quoi faire ? Comment le faire ? Pourquoi le faire ? Déjà, les horaires de ses séances vont être adaptés. Leur contenu aussi vraisemblablement puisqu’il n’aura plus trop le loisir de faire autre chose que de la gestion, du haut des huit semaines anglaises qui attendent ses joueurs. Il y a aussi ce projet de mettre en congé les joueurs encore amateurs parce que ce sera «impossible de s’en sortir sinon». Est-ce seulement possible, dans ces conditions, de s’en sortir alors même que tous les outsiders de DN se frottent les mains à l’idée que le champion en titre puisse encore lâcher plein de points d’ici à la trêve ?
«Ça compte plus que de finir champion»
«Pourquoi serait-ce dangereux ?» demande Toppmöller, convaincu que le club va remettre les priorités, désormais que l’Histoire est écrite, sur le championnat. Et qui en profite même pour régler certains comptes : «Maintenant, dans la tête, tout sera plus facile. On savait, ces deux derniers tours, que notre rêve pouvait se briser à n’importe quel moment alors on a décidé, j’ai décidé, de tout miser sur l’Europe, sachant qu’il nous reste 23 matches de championnat. On voulait écrire l’Histoire et c’est pour ça, par exemple, qu’on a changé 10 joueurs contre Mondorf. Et maintenant, tous ceux qui me critiquaient après ce match veulent des places pour voir le Milan AC.»
Même critique acerbe envers ceux qui pourraient considérer, d’ailleurs, que le F91 risque de se planter en BGL Ligue, avec un tel calendrier : «On a réussi à faire quelque chose d’extraordinaire. En plus, le tirage est une féerie. Ça compte beaucoup plus que de finir champion. Si tu finis champion, tu touches 600 000 euros (NDLR : le montant des subsides versés par l’UEFA pour l’organisation des quatre premiers matches européens). Là, on a gagné plus de 4 millions sur toute la campagne. On a gagné de l’argent comme si on avait remporté plusieurs championnats. Alors oui, on fera tout pour remporter ce championnat, le podium restant l’objectif n°1. Et la preuve, c’est que je ne pense pas au Milan AC, je pense à Strassen.»
C’est l’UNA qui sera flattée. Sauf si Dudelange commence à se relancer contre elle…
Julien Mollereau
