La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo avait lieu vendredi soir au Japon pour donner le coup d’envoi officiel des JO-2020, secoués par bien des tempêtes.
Cette cérémonie d’ouverture n’avait pas le caractère festif qu’elle a normalement, comme à Rio en 2016 sur des airs de samba. En arrière plan, le virus qui a changé la donne olympique et la planète, et la résilience face à cette pandémie, incarnée par une infirmière choisie parmi les porteurs de l’immense drapeau japonais qui flotte au dessus du Stade olympique ou encore cette vidéo de sportifs s’entraînant seul, en référence au monde sportif mis à l’arrêt.
Le lever de rideau de ces Jeux de la XXXIIe Olympiade a été émaillé de feux d’artifice, de chorégraphies modernes et de représentations d’arts traditionnels japonais, avec en point d’orgue l’ouverture officielle par l’Empereur du Japon Naruhito et l’embrasement de la vasque olympique. La défilé des 206 délégations a débuté comme le veut la tradition par la Grèce pour se terminer par le pays-hôte, le Japon.
À leur entrée dans le stade, pas d’applaudissements ni d’acclamations dans un stade quasiment vide, mais les sportifs ont tout de même salué les tribunes et certaines délégations, plus joyeuses et nombreuses que d’autres, ont profité pleinement de l’événement, souvent unique dans la carrière d’un sportif. Comme à Rio en 2016 et pour les Jeux d’hiver de Pyeongchang 2018, le Tongien Pita Taufatofua a fait sensation en défilant torse nu, le corps huilé.
Mais ce coup d’envoi marque avant tout, plus que le début de deux semaines d’exploits sportifs, le terme d’un long et éprouvant marathon pour les organisateurs japonais qui attendent ce moment depuis le 8 septembre 2013 et la désignation de Tokyo comme ville-hôte en 2020.
Jeux dangereux
Surprise dans les rues de Tokyo avant la cérémonie : alors que les sondages font part depuis plusieurs mois de leur hostilité aux JO, les habitants se sont rassemblés par centaines autour du Stade olympique avant la cérémonie. Ces Jeux, qui ont bien failli ne pas avoir lieu, ne sont définitivement pas un rendez-vous normal dans l’histoire olympique.
Pour rassurer l’opinion publique japonaise qui aurait préféré dans sa grande majorité un nouveau report ou l’annulation pure et simple de cette quinzaine olympique, les autorités nippones ont pris des mesures drastiques : tests quotidiens pour les sportifs, port du masque obligatoire pour tous, rassemblements limités au strict minimum dans le Village olympique, interdiction aux proches et aux familles des sportifs étrangers de venir au Japon et pour finir, du jamais vu dans l’histoire des JO, absence quasi-totale de public. Cela n’a pas pour autant permis d’éviter l’apparition de clusters dans plusieurs délégations.
Après avoir dépensé 13 milliards d’euros, dont un surcoût de 2,3 milliards à cause du report et des mesures sanitaires, Tokyo est fin prête, mais la mégapole aux 14 millions d’habitants est soumise à un état d’urgence sanitaire, pendant toute la durée des JO, qui oblige bars et restaurants à fermer à 20h.
On est loin de l’enthousiasme débordant qu’avait suscité la désignation de la capitale nippone comme ville-hôte des XXXIIe Jeux de l’histoire moderne le 8 septembre 2013. A la télévision, ce jour-là, tout un pays exultait. Le Japon se remettait alors à peine de la triple catastrophe du 11 mars 2011 (séisme, tsunami, accident nucléaire de Fukushima), qui avait fait quelque 18 500 morts, et se réjouissait d’organiser les « Jeux de la reconstruction » que le monde entier a aujourd’hui rebaptisé les « Jeux de la pandémie ».
Jeux égaux
Les organisateurs ont dû affronter leur lot de scandales, comme la démission du président du comité d’organisation Yoshiro Mori en février dernier pour des propos sexistes, ou celle jeudi du directeur artistique de la cérémonie d’ouverture pour une mauvaise blague datant d’il y a plus de vingt ans, sur l’Holocauste.
Sur le plan sportif, ces JO sont déjà historiques, puisque, pour la première fois, il y aura autant de femmes que d’hommes à participer aux 339 épreuves au programme, au nom de l’équilibre entre les sexes cher à Thomas Bach, qui a également poussé pour l’inclusion de sports dits « jeunes et urbains », comme le skateboard, le surf, le basket 3×3 ou encore l’escalade.
Parmi les 11 090 sportifs inscrits à Tokyo, pas d’icône sportive de dimension planétaire, hormis Novak Djokovic, mais les nageurs américains Caeleb Dressel et Katie Ledecky, leur compatriote Simone Biles (gymnastique), engagés sur tous les fronts dans leur sport, qui peuvent s’offrir une impressionnante collection de titres et/ou de médailles.
Le héros de ces JO sera peut-être un colosse français : au pays du judo, dans le « temple » du Nippon Budokan, Teddy Riner peut devenir le 30 juillet, à 32 ans, le premier triple champion olympique de l’histoire dans la catégorie-reine des lourds.
LQ/AFP
Iwerflesseg…….Schwachsinn….Doping Clownen….