Maurice Bauer, premier échevin de la Ville de Luxembourg, porte le projet de «Tiny Forest» au sein de la capitale. Il revient sur les détails et les ambitions de ces miniforêts en milieu urbain.
Le 14 novembre, une Tiny Forest composée de 450 arbres verra le jour dans la capitale, près du cimetière de Neudorf. Il s’agit de la troisième plantation de ce type en un an sur le sol de la capitale. La première a pris place au Limpertsberg, tandis que la seconde a été installée dans le quartier de Weimerskirch. Maurice Bauer, le premier échevin de Luxembourg, décrit sa stratégie pour rendre la ville plus verte et sa volonté de transmettre l’envie de protéger la nature aux futures générations.
Pouvez-vous définir ce qu’est une Tiny Forest ?
Maurice Bauer : Il s’agit d’un nombre d’arbres qui est planté sur une très petite surface. Par exemple, la première Tiny Forest que nous avons installée, en novembre 2024, au Limpertsberg, compte 500 arbres sur une surface d’environ 100 m². La difficulté réside dans le fait de mettre les arbres de façon à ce qu’ils puissent bien pousser sur une très petite surface.
Quelle est l’utilité d’une installation comme celle-ci ?
D’une part, cela participe à la protection de la nature et, d’autre part, cela permet de rapprocher les jeunes de la nature via la sensibilisation à la protection de l’environnement. Une Tiny Forest va aussi améliorer la qualité de l’air grâce à la filtration de la poussière et à l’enrichissement de l’air en oxygène – les arbres captent le CO2 de l’atmosphère. Elle va également rafraîchir les rues et les places publiques grâce à la projection d’ombre et à l’humidification de l’air. Enfin, elle crée un habitat riche pour la faune. Sans oublier les effets bénéfiques sur la santé mentale et physique des citoyens.
D’où vous est venue cette idée ?
Nous nous sommes dit qu’on aimerait tout simplement faire une démarche à plusieurs axes pour la protection de la nature. Actuellement, nous gérons dans l’espace public quelque 22 500 arbres sur le territoire de la ville de Luxembourg. L’objectif du collège échevinal est d’en rajouter 30 000 d’ici à 2030. Nous aimerions implanter une Tiny Forest dans chacun des quartiers. À chaque fois, nous essayons, dans la mesure du possible, d’y associer les écoles des quartiers, pour que les enfants soient, dès leur plus jeune âge, sensibilisés à l’importance de planter des arbres pour aider à préserver la nature.
Comment faites-vous le choix des lieux ?
L’objectif est d’en mettre une par quartier. Nous travaillons avec le service Forêts et le service Parcs de la Ville pour vérifier que le lieu répond bien à plusieurs critères. Il faut aussi s’assurer que l’on pourra l’entretenir, qu’il sera accessible pour l’arrosage. Il y a toute une série d’aspects qui sont pris en considération, puis les services nous font des propositions. Sur la base de ces propositions, nous procédons alors à la plantation.
Ces jeunes deviennent ensuite des adultes un peu plus écoresponsables
Comment ces arbres sont-ils entretenus ?
Ces arbres seront intégrés dans le programme d’entretien que nous assurons pour l’ensemble des parcs et des différents quartiers de la capitale. Des équipes entretiennent tout ce qui est parc, environnement, aire de jeu et aussi les «Tiny Forests» dans chaque quartier. En se basant sur leurs expériences, ils les arrosent, ils s’en occupent, ils les entretiennent. En cette saison, il y a moins d’entretiens, puisque la nature en fait déjà beaucoup, mais pour d’autres périodes, des programmes adaptés sont prévus pour mieux entretenir ces arbres par l’arrosage, par l’entretien, par la coupe.
Au début de cet entretien, vous disiez qu’il était important que les enfants participent à la plantation. Pourquoi ? Le 14 novembre, ça sera à nouveau des enfants qui planteront les arbres ?
Le 14 novembre, il s’agira d’une action que nous avons voulu mener avec l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de la Ville de Luxembourg. L’idée est de fédérer nos équipes en interne autour du projet de la plantation d’arbres et de la protection de la nature. Pour les deux premières Tiny Forests, nous avons demandé aux écoles locales des quartiers d’envoyer des enfants pour nous aider à planter les arbres parce que nous constatons qu’il est très important d’associer les enfants à un geste si symbolique de protection de la nature. Je crois que si l’on commence à convaincre les plus jeunes de faire attention à la nature, de la respecter, de s’engager en sa faveur, on fait un travail extrêmement important. Ces jeunes deviennent ensuite des adultes un peu plus écoresponsables qui prendront soin de leur environnement naturel.