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Thionville : le Luxembourg au menu des candidats


Pierre Cuny (à gauche) et Bertrand Mertz (à droite) ont eu tendance à rester sur des considérations liées au transport de la main d'oeuvre frontalière. Patrick Luxembourger (au centre) souhaite que l'on adopte un point de vue plus global sur l'équilibre transfrontalier (Photo : DR).

Via Mirabelle, le Républicain Lorrain et France Bleu organisaient ce mardi un débat du second tour avec les trois candidats thionvillois. Les communales se déroulent dimanche en France. Le Luxembourg a occupé toute une partie des échanges, Thionville étant l’un des plus gros bassins frontaliers.

Au premier tour, la liste de Pierre Cuny a rassemblé 32,39 % des suffrages, devant la liste menée par Patrick Luxembourger (23,46 %) et celle de Bertrand Mertz (19,85 %).

Sur le Luxembourg, tous les candidats ont convenu qu’il s’agissait d’abord d’une discussion à mener à l’échelon national, plus que communal. Mais trois lignes se dégagent. Pierre Cuny, actuel maire de Thionville, a rappelé que pour transporter les frontaliers, il était en faveur d’une ligne de RER (train rapide) de Nancy jusqu’à Luxembourg, en tant que président du Sillon Lorrain, en passant par Thionville évidemment. De façon plus surprenante, il s’est également dit en faveur d’une « quatrième voie » sur l’A31 convenant lui-même que la 3e voie était encore à réaliser, insistant sur l’un des axes routiers les plus chargés d’Europe.

Bertrand Mertz, maire de Thionville de 2008 à 2014, a insisté sur le co-voiturage : « quand on est quatre dans une voiture, ça fait trois voitures en moins sur la route ». Il s’est désolé que le chantier d’une troisième voie sur l’A31 dédiée au covoiturage soit encore à l’arrêt. Il a cité l’importance des transports en commun autre que le train aussi, notamment les lignes de bus de ville à ville, qui dégagent forcément encore plus de place sur le réseau routier.  Bertrand Mertz a admis que le « retard pris » sur le dossier transfrontalier a atteint une ampleur importante.

Tous ont loué les vertus du télétravail, non sans quelques ornières, sur le mode « il faut aller plus loin sur les jours de télétravail pour les frontaliers », alors qu’il est déjà possible de dépasser ce seuil fiscal de 29 jours en réglant sa part d’impôt sur le revenu en France, tout simplement.

Patrick Luxembourger, lui-même frontalier, s’est démarqué des deux candidats précédents par un discours plus en hauteur sur la question transfrontalière. « Ça fait 20 ans qu’on entend toutes ces solutions proposées : ce problème du transport, c’est l’absence complet de co-developpement. Et il n’y a pas de volonté luxembourgeoise de résoudre ce dossier. » Il a  rappelé qu’il avait lancé des premières études pour la mise en place d’un moyen de transport de type monorail, avec une faible emprise au sol pour ne pas engendrer des travaux monstres. « Il faut cesser de dire aux frontaliers que nous avons des solutions : c’est un problème d’état à état, c’est une question de poids politique. La situation est en fait extrêmement grave. »

Bertrand Mertz a convenu qu’il faudrait impliquer le Luxembourg dans les solutions  :  « En Haute-Savoie, sur leur Léman express, ils ont mis à contribution les Suisses. Il faut dire à nos amis luxembourgeois qu’ils ont autant besoin de nous que d’eux. »

Patrick Luxembourg a souligné : « le problème ce n’est pas que ‘comment on transporte les gens au Luxembourg’ c’est aussi ‘comment on développe notre territoire ».

Plus loin dans la discussion, à propos de l’usine Knauf-Illange jugée très polluante par Bertrand Mertz, Pierre Cuny a rebondi : « mais alors, on entend : ‘on est obligé d’aller au Luxembourg pour trouver du travail’ et quand on créé du travail sur place ça ne va pas non plus ! Je peux vous dire que les Luxembourgeois l’ont eu mal de voir que Knauf s’installait en Lorraine. Le maire de Sanem avait bloqué le dossier mais au niveau de l’état, je peux vous dire que Pierre Gramegna a été très agacé !  »

Hubert Gamelon

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