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Testé pour vous : une heure pour apprendre le luxembourgeois


C’est à Sierck que Nadia Zimmer enseigne le luxembourgeois et l’allemand. (photo Armand Flohr / RL)

Chaque jour, des milliers de personnes quittent la France pour le Luxembourg, où de nombreuses langues se côtoient. Une consœur du Républicain lorrain a testé l’apprentissage du luxembourgeois, à Sierck-les-Bains. Elle raconte.

Pour se faire embaucher au Grand-Duché, on dit souvent que la maîtrise des langues est un atout. À noter que le luxembourgeois est souvent exigé pour les postes en contact avec la population, comme l’administration, l’enseignement, la santé et l’action sociale. Mais c’est bien connu, en France, nous ne sommes pas les champions de l’apprentissage linguistique. En prime, les cours de luxembourgeois ne courent pas les rues. Le Greta propose des sessions à Metz et Thionville.

Dans le territoire de Sierck, situé aux portes du Grand-Duché, les enfants ont la chance d’apprendre le francique dès la maternelle, mais après ? Ancienne enseignante au lycée Boucher à Thionville, Nadia Zimmer a décidé il y a quatre ans d’ouvrir son école de luxembourgeois à Sierck. Tout au long de l’année, elle enseigne sa langue paternelle aux travailleurs frontaliers. Vous avez des bases en allemand et pensez que ce sera chose facile ? Détrompez-vous. « La prononciation est plus proche du néerlandais que de l’allemand », même si certains mots comme « maachen » (faire) « schoul » (école) ressemblent étrangement.

Autre souci, il existe peu de supports pour enseigner la langue, riche de voyelles longues et courtes. Nadia Zimmer a donc improvisé, imaginant un jeu de sept familles et misant sur l’oral et donc l’échange pour que l’apprentissage soit plus efficace. « Pour se débrouiller et communiquer, il faut compter au moins deux ans de cours. » Autant dire qu’en une heure c’est loin d’être gagné, surtout que pour la phonétique, la prof consacre habituellement trois bonnes heures.

« Moien » « Äddi », c’est bon ça, on connaît mais avant d’apprendre d’autres mots, les spécificités du luxembourgeois ont de quoi faire grincer des dents : « On ne prononce jamais le r dans un mot. Suivi de certaines lettres, le n disparaît et cette règle est très compliquée. »

Du coup je me suis contentée d’assimiler les pronoms (ech, du, hien, mir, dir, si) et la conjugaison tout en découvrant que les auxiliaires sont irréguliers. « Il faut tirer sur les voyelles, la rythmique dans la phrase est importante ».

Après cet apprentissage express, l’heure touchant à sa fin, je me lance : Wéi heescht dir ? « Ech sinn d’Sabrina. Ech schaffen a Frankräich zu Diddenuewen (Thionville). » L’accent n’est pas génial mais rien n’est perdu, des cours étant dispensés à l’année. Ouf et surtout « merci » (si, si ça s’écrit comme en français).

Sabrina Frohnhofer (Le Républicain lorrain)

Dans son petit local place du Marché à Sierck , Nadia Zimmer donne des cours individuels et reçoit des groupes de six à huit personnes. (photo Armand Flohr / RL)

Dans son petit local place du Marché à Sierck , Nadia Zimmer donne des cours individuels et reçoit des groupes de six à huit personnes. (photo Armand Flohr / RL)

Un commentaire

  1. Si vous comprenez l’anglais, il y a aussi le livre de http://www.learnluxembourgish.com pour apprendre le luxembourgeois