Les usagers des TER Metz-Luxembourg, exaspérés par les retards à répétition et les conditions de voyage, font part de leur mécontentement et du manque de communication entre la SNCF et les CFL.
La ligne TER Metz-Luxembourg, accueille près de 20 000 frontaliers chaque jour. Depuis quelque temps, les voyageurs se réunissent sur les réseaux sociaux pour exprimer leur ras-le-bol. Le problème de cette ligne est celui des transports transfrontaliers. La mise en place du cadencement n’y serait pas étrangère. Les trains se suivant, le moindre incident a un impact sur la ligne. Autre facteur : l’impossibilité, pour la gare de Luxembourg de contenir l’afflux de passagers, sollicitant de plus en plus cette ligne pour se rendre au travail.
Depuis fin 2015, les usagers voient se répéter retards et incidents. Reviennent souvent, dans la bouche des utilisateurs : conditions désastreuses, panne d’aiguillage à Bettembourg, vétusté du réseau, arrêts de cinq à dix minutes vers Luxembourg, et, surtout, le manque de communication de la part de la SNCF et des CFL.
Jonathan, 19 ans
«Je prends le train tous les jours, et il a entre cinq et quinze minutes de retard. Une fois le train au Luxembourg, on n’a plus de nouvelles côté SNCF et les CFL n’informent que très peu sur les nombreux incidents. On s’arrête plusieurs minutes à l’entrée de la gare de Luxembourg, doublés par les trains CFL, sans aucune explication. Je fais partie d’une association d’usagers de ce TER, et il en ressort souvent le stress de certains, menacés de licenciement car ils arrivent en retard – ce qui m’arrive fréquemment.»
Nicolas, 35 ans
«Ce qui énerve, c’est le manque cruel d’informations. Les usagers sont mêmes plus renseignés que les contrôleurs. Alors oui, les trains arrivent parfois à l’heure, mais jamais aux heures de pointe.»
Stéphanie, 46 ans
«Je prends le TER tous les jours entre Thionville et Luxembourg. Ce qui est rageant, c’est que je me lève plus tôt, mais je n’arrive pas plus tôt. Les trains sont bondés. On est pires que des Parisiens. On est serrés comme des sardines. Il n’y a aucune sécurité.»
Raoul, 46 ans
«Pour être à l’heure au travail, je dois prendre le train de 5h33, le suivant étant régulièrement en retard à cause de prétendus problèmes d’acheminement du personnel ou d’annulation.»
Hamza, 41 ans
«Je ne dis pas que ce qui est fait est mauvais, mais ça n’est pas suffisant. Il y a un décalage entre la réalité de nos vies, et leurs décisions. La SNCF est comme un moulin à vent qui tourne et tourne. Mais le moulin ne contrôle pas le vent. Le problème, c’est le manque de communication avec des mots simples et accessibles à tous.»
Thomas, 31 ans
«Le service est déplorable. Il règne une forme d’insouciance à l’égard des usagers ainsi qu’une indifférence par rapport aux problèmes liés aux retards et à la communication désastreuse! Les usagers en ont assez d’attendre, assez d’entretenir l’angoisse d’un retard, d’un train supprimé.»
Malheureusement, aucune solution à court terme n’est envisagée. Pas même les quelques aménagements mis en place le 11 décembre dernier, par la SNCF. Pour bon nombre de voyageurs, SNCF et CFL se rejettent la faute.
Le Républicain Lorrain