APRÈS LE TQO À SARAJEVO Malgré quelques bons matches, Sarah de Nutte n’a pas réussi à prendre l’une des cinq places en jeu en Bosnie. Mais elle doit vite oublier sa déception. Car tout s’enchaîne très vite.
Sarah de Nutte l’avait bien dit : «Sarajevo, c’est une chance. Mais pas la dernière.» En effet, la pongiste luxembourgeoise savait que si ce tournoi européen de qualification olympique délivrait cinq sésames pour les JO, il restait encore après plusieurs compétitions pour tenter d’accumuler les points pour progresser au ranking.
Le bilan de Sarah de Nutte à Sarajevo est globalement positif. Elle a d’abord réussi à sortir d’une poule à trois en dominant largement une Norvégienne qui l’avait déjà battue il y a quelques mois à peine. Une performance qui lui assurait d’avoir deux occasions d’aller chercher le graal.
Le vendredi, elle avait réalisé un très bon match pour écarter sans coup férir en quatre manches la Croate Ivana Malobabic (WR 78) avant de céder au tour suivant contre la Britannique Tin-Tin Ho (WR 168) : «Contre Malobabic, je mène tout le temps, je contrôle la rencontre. C’était la première fois que je la battais. Concernant la Britannique, je crois qu’elle a joué le match de sa vie contre moi. Déjà, elle était sortie première de sa poule, ce qui était une surprise. Et après, elle n’a pratiquement rien raté. J’ai bien démarré, mais après c’était plus compliqué.»
Il lui restait malgré tout une toute dernière chance. En effet, tous les pongistes issus de la poule et qui n’avaient pas atteint la finale – qui n’a pas été jouée puisque les deux finalistes décrochaient leur billet pour Paris – étaient reversés dans un nouveau tableau. Avec trois places à prendre : les deux finalistes, qui ne jouaient pas la finale, et une ultime place entre les deux demi-finalistes malheureux.
Dans ce nouveau tableau, Sarah de Nutte était opposée pour son premier tour à l’Italienne Giorgia Picolin (WR 56) : «C’était certainement mon meilleur match du tournoi. Je gagne 4-3. Dans le dernier set, je mène, puis elle repasse devant. Et finalement, je l’emporte 11-8 avec trois derniers points de très haut niveau.» Elle se retrouvait ainsi en quarts de finale.
Stoppée par Pota
En clair, il ne lui restait plus qu’une victoire pour avoir deux occasions de valider son billet. Malheureusement, son parcours sera stoppé par la Hongroise Georgina Pota (WR 66) : «Je suis vraiment déçue, car même si je ne l’ai jamais battue, je savais que cette fois, je pouvais le faire. Elle n’a plus le même niveau qu’avant. Sur le premier set, je mène 9-6 puis 10-9, mais malheureusement, elle remporte la manche. Ma tactique était bonne, mais elle s’est adaptée. Et je n’ai jamais réussi à revenir.»
Après deux premiers sets très serrés (10-12, 10-12), elle cède nettement les deux suivants (-2, -7) et voit son rêve de qualification directe partir en fumée. Son adversaire ne sera pas plus heureuse puisqu’elle s’inclinera dans le match qui donnait la toute dernière place en sept manches contre l’Ukrainienne Margaryta Pesotska, qui rejoignait les deux Portugaises Fu Yu et Jieni Shao, qualifiées le dimanche, et la Britannique Anna Hursey et la Néerlandaise Britt Eerland qui avaient validé leur billet la veille.
Mais pas le temps de s’appesantir sur son sort : «Je suis contente de mon niveau de jeu. Déçue de ne pas avoir décroché mon billet pour les JO, mais il faut savoir l’accepter et se concentrer sur les prochaines compètes. On est tout de suite remontés dans l’avion pour le Brésil. Il reste encore le Brésil, l’Argentine, Zagreb et Ljubljana pour grimper au ranking. Je vais continuer à me battre. Même si je sais que ça va être compliqué.» Elle sera accompagnée dans ce périple par son compatriote Luka Mladenovic, également malheureux à Sarajevo.