Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La jeune (22 ans) Allemande Carina Witthöft (WTA 73) a déjoué les pronostics en battant samedi à Kockelscheuer la championne olympique portoricaine Monica Puig (WTA 69). Son tout premier titre remporté sur le circuit WTA…
6-3, 7-5. Il n’a fallu que deux sets à Carina Witthöft pour venir à bout d’une Monica Puig qui avait été la joueuse la plus impressionnante depuis l’entame de ce Luxembourg Open.
LE MATCH
«Elle a très bien servi et vraiment joué la finale qu’il fallait. Et ce pour sa première apparition à ce niveau sur le circuit WTA. Comme je l’avais moi-même réussi lors de ma première fois.» Voilà ce que disait Monica Puig, la finaliste malheureuse du Luxembourg Open 2017, quelques minutes après sa défaite. Et elle résume assez bien la prestation de Carina Witthöft. Car du haut de ses 22 ans, la jeune Hambourgeoise a quasiment joué le match parfait face à une adversaire comme la Portoricaine. Lors des tours précédents, cette dernière avait à chaque fois eu à l’usure ses adversaire, les épuisant à force de remettre la balle. Ici, ce fut l’inverse dans ce duel entre deux jeunes filles au jeu très agressif, la jeune Allemande allant pratiquement tout rechercher et poussant Puig très souvent à tenter des coups compliqués dans l’espoir de gagner le point.
Menée 2-3 avec un break de retard dans la manche initiale, Witthöft a alors su renverser la situation pour aligner huit des neuf jeux suivants et filer à 6-3, 4-1. La partie n’était cependant pas finie, Monica Puig recollant et Carina Witthöft ayant un peu le bras qui tremble au moment de servir pour conclure la partie à 5-4 en sa faveur. Mais elle y parvenait cependant quelques minutes plus tard pour l’emporter (6-3, 7-5) sur un dernier service gagnant.
«Tout le monde sait à quel point Monica peut être une bonne joueuse. On l’a vu aux JO de Rio et elle n’a pas été top 30 pour rien. J’ai juste essayé de ne pas la laisser jouer son jeu, tout en étant un maximum agressive», expliquait la native de Hambourg. «La fin de match? Quand tu es si proche, ce n’est jamais facile de conclure. Je suis contente de m’en être tirée en deux sets, car si elle avait égalisé à une manche partout, la troisième aurait été compliquée.»
SA VICTOIRE
«Vendredi soir, au moment de me mettre au lit, j’ai repensé au fait que le lundi précédent j’avais eu une balle de match contre moi lors de mon premier tour face à Varvara Lepchenko. C’est complètement dingue ce qui m’est arrivé. Mais le tennis est comme ça. Tu peux être à la fois si loin et si proche des choses», souriait Carina Witthöft, qui était accompagnée sur ce tournoi par sa maman Gaby, qui l’entraîne pour le moment. «Cette dernière ne trouvait pas les mots, mais je pense qu’elle doit être fière», complétait la membre de l’équipe allemande de Fed Cup.
«Je ne pourrais pas être plus contente que je ne le suis en ce moment. C’est fantastique de gagner un tel tournoi. Si c’est le plus beau jour de ma vie? Si on parle de ma carrière tennistique, oui!»
Elle a donc remporté à Luxembourg son premier titre WTA, comme d’autres filles avant elle telles Annika Beck (à 20 ans), Timea Bacsinszky (à 20 ans) ou une certaine Kim Clijsters (à 16 ans). «Tout le monde rêve d’une carrière à la Kim Clijsters. Mais devenir pro, c’était déjà un rêve pour moi», glissait-elle lorsqu’elle était interrogée sur l’ancienne championne belge.
LA SUITE POUR ELLE
«La saison est terminée pour moi. Je suis finie», souriait la longiligne joueuse allemande en conférence de presse.
Carina Witthöft va donc prendre quelques jours de repos, histoire de digérer sa longue saison mais aussi sa fantastique dernière semaine. Ensuite, il faudra préparer 2018 et se fixer de nouveaux objectifs après avoir réussi le principal de 2017 : son premier titre WTA. «Ce que j’espère désormais? En gagner un autre et pourquoi pas un plus gros. Monter au classement aussi. Et puis, j’ai joué trois 3e tour en Grand Chelem, j’aimerais bien parvenir à franchir au moins un tour supplémentaire.»
Avec son talent, cela doit être possible…
Julien Carette
