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[Tennis] Luxembourg Open : « Ce Luxembourg open reste un rendez-vous à part »


Le plus grand tournoi de tennis luxembourgeois s’ouvre ce samedi à Kockelscheuer. La première édition que manquera Mandy Minella depuis dix ans. Eléneora Molinaro, l’espoir numéro 1 du pays, sera la seule luxembourgeoise sur le court. Elle disputera les qualifs pour la troisième année consécutive. Nous les avons réunies pour parler tennis.

D’un côté, la meilleure joueuse luxembourgeoise actuelle (mêmesi elle est, pour l’heure, à l’arrêt,attendant un heureux événement pour la fin novembre). De l’autre,celle qui symbolise l’avenir de lapetite balle jaune au pays. Entreles deux, une série de questions.

Que représente ce Luxembourg Open pour vous deux?

Eléonora Molinaro  : Cela reste le seul tournoi WTA auquel je peux pour le moment participer, grâce à la wild card que les organisateurs me décernent. C’est également un des seuls moments où les gens qui suivent mes résultats tout au long de la saison peuvent me voir à l’œuvre. Et ils sont tout de même nombreux à m’envoyer un message pour me dire qu’ils seront présents pour les qualifications. Même Mandy a déjà dit qu’elle serait là pour venir m’encourager ( elle sourit ). Ces deux dernières années, j’ai affronté Mathilde Johansson et Lauren Davis (NDLR  : future demi-finaliste du tournoi cette année-là) au 1 er  tour de ces qualifications. J’ai beau avoir monté mon classement, mes chances de passer un tour dépendent toujours beaucoup du tirage au sort.

Mandy Minella  : Pour moi, cela reste aussi un rendez-vous à part, même si je ne le joue pas cette année. Je n’ai pas tellement vu de tennis ces derniers temps. Je me suis rendu compte que c’était long parfois de regarder un match de tennis. Et je n’ai pas toujours que ça à faire. J’ai d’autres projets en ce moment ( elle sourit ). Mais, ici à Kockelscheuer, je compte aller voir jouer mes copines, Pauline (Parmentier), Eléonora… ou du tennis de haut niveau. Cela fait plaisir. Et pour une fois, j’aurai une autre approche, avec beaucoup moins de pression.

Vous avez participé aux dix dernières éditions de ce Luxembourg Open. Cela ne vous fait pas un petit pincement au cœur de ne pas être sur le court cette année?

Mandy Minella  : Non! Je ne suis pas quelqu’un qui regarde en arrière. Aujourd’hui, il m’arrive quelque chose d’exceptionnel sur le plan personnel avec cette grossesse. Et puis, je sais que je vais rejouer au tennis. Et si tout va bien, au Luxembourg aussi. Donc…

Eléonora, quand vous avez vu que Mandy était enceinte et qu’elle ne serait pas au Luxembourg Open, vous avez pensé à un moment que vous pourriez bénéficier de la wild card pour le tableau final qu’elle recevait habituellement?

Eléonora Molinaro  : Non. Je vous avoue que je n’y ai pas pensé une seule seconde. J’étais surtout très heureuse pour elle. Pouvoir prendre part aux qualifications d’un tel tournoi, avec de telles adversaires, c’est déjà très bien pour moi.

Cela fait trois ans maintenant que vous obtenez une wild card pour les qualifs, alors qu’avant, les organisatrices faisaient pas mal tourner celle-ci entre les jeunes Luxembourgeoises…

Oui, cela montre sans doute quelque chose par rapport à mon niveau de jeu. J’ai bien progressé.

Toutes les deux, vous vous côtoyez souvent?

Mandy Minella : Non, rarement. Pour le tennis principalement. Il ne faut pas oublier que 15  ans nous séparent. Avec Anne (Kremer), on s’est rencontrées lorsque j’avais 15  ans et avec le temps, nous sommes devenues amies. Ici, il y a pratiquement une génération entre nous. ( Elle se tourne vers Eléonora ). Mais j’espère t’accompagner encore quelques années sur les courts, jusqu’à ma retraite. Après, tu risques peut-être de te sentir un peu seule ( elle rigole ).

Il y a quelques mois, vous aviez fait part de votre envie de voir votre division de Fed Cup organisée au Luxembourg…

Cela fait des années qu’on y pense, oui. On a eu une équipe de bon niveau. Aujourd’hui, Anne (Kremer) et Claudine (Schaul) ont arrêté. Il n’y a plus que nous deux comme professionnelles. Et lorsque j’arrêterai et qu' »Elé » se retrouvera seule, cela risque d’être moins attractif. Ici, on joue cette Fed Cup avec des tenniswomen encore assez connues, qui ont réussi de grandes choses pour le tennis luxembourgeois. Cela pourrait donc être sympa d’organiser la Fed Cup au pays. Surtout que le format par équipes de cette compétition pourrait bien plaire au public. Il y a un vrai esprit d’équipe.

Vous mettez un peu la pression sur la fédération. Car cela doit arriver dans les 2, 3 ou 4 prochaines années…

Cela doit arriver rapidement, oui. Même si quand j’arrêterai le tennis, je risque encore de me maintenir en forme et de jouer un peu des compétitions par équipes, voire la Fed Cup ( elle sourit ).

Entretien avec Julien Carette