Kempes Tekiela, auteur de deux buts avec le Progrès mercredi soir contre Zeta (3-0), est tellement heureux que même être comparé à Justin Bieber lui fait voir la vie en rose.
L’air de rien, ce charmant attaquant allemand de 22 ans à boucles d’oreilles est peut-être lentement en train de s’imposer comme le buteur le plus redoutable que Niederkorn ait eu sous la main depuis longtemps. Au fil de ses 7 buts en 10 apparitions en BGL Ligue la saison passée et de son doublé lors de ce 1er tour d’Europa League, il marque presque un but par match en moyenne. Sacré rythme pour un garçon attachant.
Comment se sent-on après un match comme ça ?
(Il souffle) Ça a été une journée fantastique. Pour notre premier match officiel en six mois, on a vraiment été très bons.
Qui appelle-t-on en premier quand on vient de marquer un doublé dans un match de Coupe d’Europe ?
J’ai appelé ma maman parce qu’elle regarde absolument tous les matches, elle ne rate rien, même si elle vit à Dortmund. Là, elle a payé cinq euros pour voir le match en streaming. Alors voilà, je l’a appelée et ça lui a fait plaisir.
Toute la famille rêve déjà que le Progrès tire Wolfsburg au prochain tour ?
Ah non, je ne me focalise sur aucun club. Tout ce que j’ai en tête, c’est gagner de l’argent pour faire vivre ma famille. C’est moi l’homme de la maison et je veux juste qu’on survive. On n’est pas riches. Mon père est parti quand j’étais enfant. Il vit ailleurs. Donc mon but, à moi, c’est d’aller le plus haut possible en football, je le fais pour ma maman et pour ma petite sœur, qui a un an de moins que moi. D’ailleurs quand je suis parti pour le Luxembourg, ça a été dur. Pas au point que j’aie voulu arrêter, mais bon, ma maman m’appelait… je ne sais pas, deux fois par jour juste pour entendre le son de ma voix.
L’effort salarial demandé à tout le monde par le club à cause de la crise économique, cela a été dur pour vous ?
Tout le monde devait le faire. Et on l’a tous fait pour le club. Mais ça va quand même : ma mère et ma sœur ont un travail et ce club ne regarde pas que ses finances, il songe beaucoup au bien-être des gens.
Puisqu’on parle de bien-être, le vôtre est criard : vous êtes en réussite visiblement.
Quand je suis arrivé de Dortmund, j’étais blessé. Le coach a pris le temps de beaucoup me parler et puisque j’étais sur une bonne dynamique, je voulais juste que ça continue dès ce premier match.
C’est pour ça que vous avez frappé le penalty que vous avez vous-même obtenu alors qu’il est d’usage de ne jamais le faire ?
(Il rit) En fait, j’ai tiré ce penalty… je ne sais pas… Enfin si, je sais : je voulais juste marquer. Parce que je suis un attaquant. Et quand tu es attaquant, c’est comme ça, quand tu en as l’opportunité, tu la saisis. Avant le match, le coach ne dit pas qui doit frapper. Voilà comment ça s’est passé : Ryad (Habbas) est arrivé et il m’a demandé « je peux le tirer », et moi je lui ai répondu « ou moi, vu que je l’ai provoqué… ». Je le sentais bien, il m’a dit d’accord. Je lui laisserai le prochain.
Vous avez eu l’air de très bien vous entendre avec Kevin Holtz.
La connexion, je ne l’ai pas seulement avec lui, on l’a tous ensemble. Tout le monde est connecté dans cette équipe.
Il y a une question qui est apparue assez vite après les départs de Françoise et de Almeida : le Progrès peut-il conserver la même qualité offensive. On dirait que oui ?
Manu et Mayron ont fait une très belle dernière saison et je les aime, mais on a bien vu mercredi soir qu’on avait la même qualité. Voire mieux. On gagne 3-0. C’est la plus grosse victoire européenne du club de ce qu’on m’a dit. Alors oui, je crois qu’on a même encore franchi un cap au niveau continental. Ce sera très difficile mais je pense que cette année, avec des qualifications sur un match, on peut peut-être atteindre la phase de poules de l’Europa League.
Et si c’était la saison de Kempes Tekiela ? Et si c’était votre tour, cet automne, d’être repéré par un club pro ?
Je n’y pense pas. Si ça vient, tant mieux, si ça ne vient pas, tant pis.
Avec quelle coupe de cheveux allez-vous arborer le 2e tour ? Sébastien Flauss vous a donné un nouveau surnom en assurant que vous prépariez quelque chose…
(Il rit) Oui… Justin Bieber. Il me dit ça à chaque fois que je rentre dans le vestiaire. Je m’en fous, j’aime bien quand les joueurs se donnent des surnoms, ça veut dire qu’ils s’aiment. On fait uniquement ça aux amis. Concernant mes cheveux, j’avoue que quand j’ai envie qu’ils soient blonds, je les teins en blond. Quand je les veux longs, je les fais pousser. Là, avec le coronavirus, forcément, j’ai laissé pousser. Mais je reviens à Sébastien, je remarque juste qu’il connaît Justin Bieber, qui a l’air d’être un gars sympa. Alors je ne sais pas s’il connaît bien sa musique mais s’il le cite comme ça, je pars du principe qu’il doit l’écouter, non ?
Recueilli par Julien Mollereau