Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a réclamé mercredi « le retrait pur et simple » des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium.
L’UE vient d’obtenir une reconduction de l’exemption provisoire sur ces droits de douane très litigieux. Mais ce n’est pas une raison pour rester les bras croisés à attendre le prochain boulet qui siffle. « Nous considérons que les mesures américaines ne sauraient être justifiées sur la base de considérations relatives à la sécurité nationale. Elles n’ont pas lieu d’être entre alliés et nous demandons dès lors le retrait pur et simple », a-t-il déclaré dans un discours sur le futur budget européen, raillant « l’exemption généreusement accordée par le président des Etats-Unis ».
La Maison Blanche a annoncé lundi qu’elle consentait à prolonger jusqu’au 1er juin un sursis accordée à l’UE, mais aussi au Mexique et au Canada, censé s’être achevé le 1er mai, concernant ces taxes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium.
La volonté d’une exemption permanente
Elle a souligné qu’elle resterait « focalisée » sur la préservation de la sécurité nationale des États-Unis au cours de discussions appelées à se poursuivre. « Nous allons poursuivre nos négociations avec les Etats-Unis mais nous refusons de négocier sous la menace », a nuancé mercredi Jean-Claude Juncker. « Je voudrais réitérer ici l’appel à rendre cette exemption inconditionnelle et permanente », a-t-il insisté.
Les Européens ont fraîchement accueilli mardi cette reconduction de l’exemption provisoire, jugeant que la décision américaine prolongeait « l’incertitude du marché » Le secrétaire américain au commerce Wilbur Ross a expliqué cette prolongation de l’exemption par de potentielles avancées dans le règlement des différends entre l’UE et Washington. « Nous avons bon espoir que quelque chose de positif sortira de tout cela », a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision CNBC.
AFP et Le Quotidien.