Accueil | A la Une | Tabac : désintoxication à la luxembourgeoise

Tabac : désintoxication à la luxembourgeoise


Au Luxembourg, il est désormais interdit de fumer au volant si un enfant de moins de 12 ans se trouve à bord de la voiture. (Illustration : RL)

Le gouvernement du Grand-Duché s’apprête à renforcer considérablement son dispositif de lutte contre la consommation de produits associés au tabac. À une exception près : le prix du paquet de clopes.

Fumer en plein air, mais aux abords immédiats d’une aire de jeux pour enfants ? Interdit ! Fumer au volant de sa voiture, à bord de laquelle se trouverait un enfant de moins de 12 ans ? Interdit également, même avec la clim’ poussée à fond ou les vitres ouvertes… Le gouvernement luxembourgeois a décidé d’intensifier sa palette de mesures antitabac. Pour protéger « la santé des non-fumeurs, et particulièrement celle des enfants », tout en obligeant « les adultes à avoir un comportement responsable face aux enfants et assumer leur devoir de protection ».

Au Luxembourg, on dénombrait encore 21 % de fumeurs chez les adultes l’année dernière (23 % d’hommes, 18 % de femmes). Mais dans la tranche d’âge des 16-34 ans, cette proportion avoisine le tiers de la population (27 %). « Ce taux élevé de jeunes fumeurs nous inquiète particulièrement », a déclaré Lydia Mutsch, ministre de la Santé, au moment de présenter un projet de loi « particulièrement important pour cibler la période d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes, étant donné que 70 % des fumeurs commencent avant l’âge de 18 ans, 94 % avant l’âge de 25 ans ». Et que l’âge de début du tabagisme « se situe entre 13 et 14 ans ».

« Vapoter, c’est fumer »

La nouvelle loi, qui devrait entrer en application dès le début de l’année prochaine, ne se contente donc pas de s’aligner sur les nouvelles dispositions européennes : elle va beaucoup plus loin sur certains points ! Les « changements » annoncés fin mai par la Commission en matière de « produits du tabac vendus dans l’UE » sont pourtant draconiens : avertissements sanitaires sous forme d’images plus grandes (65 % de la surface des paquets) et obligatoires, interdiction des cigarettes et du tabac à rouler contenant des « arômes caractérisants » (menthol, vanille, confiseries), remplacement de l’étiquetage GNMC (émissions de goudron, de nicotine et de monoxyde de carbone) par le message La fumée du tabac contient plus de 70 substances cancérigènes , interdiction de « paquets promotionnels ou trompeurs », etc.

Si la nouvelle directive européenne sur les produits du tabac « n’interdit pas les cigarettes électroniques », elle préconise « pour la première fois » des « exigences de sécurité et de qualité » et instaure des règles d’emballage et d’étiquetage. Sur ce point également, le Luxembourg a décidé d’aller plus loin. En considérant que « vapoter, c’est fumer » : la nouvelle loi prévoit ainsi l’interdiction du vapotage aux mêmes endroits où s’applique l’interdiction de fumer. « La cigarette électronique a longtemps été présentée comme un moyen de décrocher du tabac. Nous pensons qu’elle est tout autant une porte d’entrée vers le tabagisme pur. L’industrie trouve toujours de nouveaux produits, de nouvelles campagnes pour appâter le consommateur, en lui faisant miroiter un mode de vie branché, cool », a encore déclaré la ministre.

Le prix des paquets de cigarettes et de tabac à rouler n’augmentera pas pour autant au Luxembourg : « Les politiques de prohibition ne font qu’encourager le marché noir. » En revanche, l’âge légal pour leur achat passera de 16 à 18 ans. Le Grand-Duché était l’un des derniers pays européens à ne pas appliquer cette règle.

Christian Knoepffler (Le Républicain Lorrain)

Un commentaire

  1. C’est une belle et noble initiative… Mais ces dites substances dites cancérigènes dont le goudron qui se trouve partout sur nos routes est permis aux ouvriers ?Combien connaissons nous de vieux fumeurs ? La société alarmiste use et abuse du mot cancer! Je n’ai jamais fumé,et je comprends cette addiction…