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Tabac acheté dans l’UE : la France supprime la limite d’une cartouche


Les douanes devront juger si le tabac est acheté pour la revente.

Pour se mettre en conformité avec le droit européen, la France a dû supprimer la limite de 200 cigarettes pouvant être ramenées d’un autre pays.

Un décret a été publié en ce sens vendredi au Journal officiel. «Nous avons changé complètement la logique, nous ne nous appuyons plus du tout sur une logique de volume et de cartouches. Les douaniers ont désormais la possibilité de s’appuyer sur un faisceau d’indices, de saisir et sanctionner celles et ceux pour lesquels il y a une présomption de commerce et donc de commerce illégal», a indiqué le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave lors d’un point presse.

Jusqu’à présent, les particuliers majeurs qui voyageaient dans un pays de l’UE étaient autorisés à ramener 200 cigarettes (soit une cartouche), 50 cigares, 250 grammes de tabac à rouler et 100 cigarillos.

Mais relevant que la réglementation européenne fixait la consommation personnelle à des seuils plus importants, un particulier, lui-même consommateur de tabac, avait saisi le Conseil d’État.

Le Conseil d’État avait alors enjoint fin septembre le gouvernement à mettre le droit français en cohérence avec le droit de l’UE, soit en s’abstenant de fixer des seuils, soit en fixant des seuils conformes à la réglementation européenne.

La réglementation européenne fixe la consommation personnelle à 800 cigarettes (soit quatre cartouches), 400 cigarillos, 200 cigares et 1 kilo de tabac à rouler.

Divers critères d’appréciation

Dans son décret, le gouvernement a fait le choix de ne pas fixer de seuil. «Nous avons réussi à trouver ce nouveau cadre règlementaire qui nous permet d’être plus efficace», aujourd’hui, «si la douane constatait qu’une personne transportait une seule cartouche mais avec le nom du destinataire et l’adresse de la livraison à qui elle doit être faite, ça tomberait sous le coup du décret», a indiqué le ministre. «On passe d’une logique de quantité à une logique de finalité : quel que soit le seuil, si c’est pour la revente, c’est pas bon», ont résumé les services ministériels.

Le décret renforce ainsi les critères permettant aux douaniers d’évaluer si la personne transportant des cigarettes les a achetées «pour ses besoins propres». Seront notamment pris en compte «la destination du détenteur lorsqu’elle diffère de son lieu de résidence habituelle», «l’activité économique du détenteur» ou l’emplacement des produits dans le véhicule.

Bercy porte en outre un projet d’harmonisation de la fiscalité du tabac au niveau européen, selon le ministre.