Selon les joueurs du club, la direction n’aurait pas pu s’acquitter de ses retards de paiement. Ce qui rendrait d’office caduque la demande de licence UEFA.
Cela fait plusieurs semaines que Fernand Laroche, le seul à sortir du silence de temps en temps, au Holleschbierg, répète la même chose. Que son club effectue toutes les démarches nécessaires pour obtenir la licence UEFA afin d’être autorisé, s’il finit sur le podium, à jouer la Conference League. Le dire ne coûte rien. Le faire, si : les sommes dues à ses joueurs et staff doivent représenter largement plus que le million d’euros évoqué du bout des lèvres par ceux qui en ont été jusqu’à présent floués.
Le Swift devrait le savoir : cela ne sent pas bon pour lui. Déjà la saison passée, rappelle la FLF, son cas était un peu similaire. Des dettes dues à des retards de paiement, qui n’avaient pas été honorées avant la date butoir de dépôt des dossiers, fin mars. C’est d’ailleurs pour cela que Strassen avait pu s’engouffrer dans la brèche. Parce qu’en appel, Hesperange escomptait que le règlement des sommes dues et auquel il avait procédé 24 à 48 heures avant cette session de rattrapage, suffirait à faire pencher la balance de son côté. Il en avait été pour ses frais. Le Swift, débouté, s’était alors engagé dans des procédures auprès de la Commission luxembourgeoise d’arbitrage pour le sport (CLAS) et à l’étranger. Mais n’avait pas joué l’Europe.
Or lundi soir, ils ont été plusieurs, parmi les joueurs sortis de l’entraînement, à constater que leurs comptes bancaires n’avaient pas encore été alimentés comme ils auraient dû l’être. Les salariés du stade Alphonse-Theis avaient tous reçu un mois de salaire, vendredi, avant d’affronter Rodange. Mais pour leurs dirigeants, il était encore question de gérer de trois à quatre mois de retard sur le début d’année 2025, plus apparemment le mois de juin 2024. Sans compter les primes.
Pourtant, l’audience n’est que le 24 avril
Fernand Laroche et son comité autant que le sponsor, Flavio Becca, ont pourtant encore un peu plus de trois semaines (jusqu’au 24 avril) pour préparer leur audit en vue de l’audience. Mais la FLF rappelle que la date butoir du 31 mars est, elle, gravée dans le marbre. Et que régler la question hors délai, même d’un jour, ne permettrait pas au Swift de passer entre les gouttes. D’autant qu’à la connaissance des services juridiques de Mondercange, une jurisprudence du TAS de Lausanne dit que c’est l’effectivité de la réception de la somme qui fait foi, et non la date de virement de cette dernière. Autrement dit, et sous toute réserve de précisions ultérieures, si les joueurs recevaient l’argent ce matin parce qu’il a été viré la veille, c’est-à-dire avant la fin de la date butoir, Hesperange serait quand même hors des clous.
Ces considérations sont de toute façon peut-être sans importance pour ce qui est de l’avenir sportif international du club. Au sortir des vestiaires, lundi, les joueurs sont apparus plus fatalistes que jamais. Conscients de l’étroitesse du cadre, ils se rendent bien compte du miracle comptable que représente leur début d’année. Et peu se sentent en mesure d’aller décrocher un podium, avec encore huit matches à couvrir et dans les conditions actuelles. Licence ou pas.