Neuf ans après la réforme du congé parental, il était temps de faire un bilan. Et d’après le LISER, la nouvelle formule a bien rempli son objectif de booster la participation des papas.
La participation paternelle à l’arrivée d’un enfant est en forte hausse, conclut le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER), après avoir passé au crible le nombre de congés parentaux pris depuis l’entrée en vigueur de la réforme en 2016.
La nouvelle loi a eu un réel impact sur les comportements des papas, alors que, historiquement, le congé parental était pris majoritairement par les mères. Or, l’efficacité du congé parental dépend précisément de sa capacité à être utilisé de manière équitable par les deux parents.
De 8 à 17% chez les résidents
Les chercheurs ont pu établir que la proportion de pères luxembourgeois ayant recours au congé parental a plus que doublé, passant de 8% avant 2016, à 17% après la réforme, tandis qu’une dynamique similaire est observée chez les frontaliers, avec des taux jusqu’à 24% pour les pères allemands.
Plus attractif et mieux adapté, notamment grâce à une indemnisation plus équitable et des conditions d’accès assouplies, la réforme du congé parental portée à l’époque par la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a permis de lever certains freins qui persistaient, notamment pour les nouveaux papas à revenus modestes ou travaillant dans de petites structures, note le LISER.
Un lien avec le niveau de revenus
Chez ces hommes accueillant leur premier enfant, une augmentation moyenne de 20% est constatée, atteignant même 27% dans les groupes de revenus moyens, 23% chez les moins aisés financièrement.
Les chercheurs pointent que les pères travaillant dans des PME, comme ceux dont la partenaire a de meilleurs revenus, ont également eu davantage recours à ce congé parental nouveau format.
Des inégalités qui persistent
Au-delà d’évaluer l’efficacité d’une politique publique, cette recherche menée par le LISER permet de «mieux comprendre comment différents groupes sociaux utilisent les dispositifs de conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle après une réforme. Elle met en lumière les inégalités persistantes selon le revenu, le secteur professionnel ou la structure familiale, et aliment ainsi le débat sur la justice sociale et l’inclusivité des politiques familiales», commente l’institut.
Si les progrès sont encourageants, les chercheurs appellent surtout à poursuivre ces analyses sur le long terme (jusqu’aux 6 ans de l’enfant) pour mieux cerner les effets durables de la réforme et identifier les éventuelles inégalités persistantes entre groupes sociaux et professionnels.