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Succession de Juncker : le Parlement européen pose ses conditions


Les candidats officiels à la présidence de la Commission européenne : Jan Zahradil (ECR), Nico Cué (GUE/NGL), Ska Keller (ALE), Margrethe Vestager (ALDE), Frans Timmermans (S&D) et Manfred Weber (PPE). (photo AFP)

Le futur président de la Commission doit être choisi parmi les candidats désignés par les partis politiques avant les élections européennes, ont insisté mardi leurs représentants au Parlement européen, juste avant un sommet sur ce thème des dirigeants des 28.

Le groupe des libéraux, qui sera rejoint au sein du Parlement européen par les députés élus dimanche en France sur la liste soutenue par Emmanuel Macron, s’est toutefois désolidarisé d’une « déclaration commune » en ce sens. Les chefs d’État et de gouvernement doivent se mettre d’accord entre eux dans les prochaines semaines sur le nom d’un candidat, qui sera ensuite soumis au vote et devra recueillir la majorité absolue des nouveaux eurodéputés en juillet.

Un sommet des 28 mardi soir à Bruxelles doit leur permettre de poser les premiers jalons pour ce choix d’un candidat à la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de l’exécutif européen. Le Parlement européen exige que le nom qui leur sera soumis soit celui d’un « Spitzenkandidat » (tête de liste), le terme allemand usité pour les chefs de file désignés par les partis politiques européens en amont des européennes.

« Nous réaffirmons notre détermination en faveur du processus des candidats têtes de liste », ont souligné dans une déclaration adoptée mardi les chefs des groupes politiques du Parlement européen. « Notre position est très claire : il faut respecter les traités », a déclaré le président du Parlement européen, Antonio Tajani, devant la presse. Il faisait référence au fait que les traités demandent aux dirigeants des 28 de respecter les résultats des élections européennes au moment de choisir un candidat à la tête de la Commission.

Refléter « une large majorité pro-européenne »

Mais certains, comme le président français Emmanuel Macron, jugent que la procédure des « Spitzenkandidaten » n’aurait de sens que si ces derniers avaient été élus aux européennes à la tête de listes transnationales.

Reflétant cette position, le président du groupe des libéraux (ALDE) au Parlement européen, Guy Verhofstadt, s’est opposé mardi à la déclaration commune approuvée par ses homologues du PPE (droite), du S&D (sociaux-démocrates) et des Verts. « Un Spitzenkandidat pour lequel vous ne pouvez pas voter dans toute l’Europe, ce n’est tout simplement pas sérieux », a déclaré Verhofstadt. « Pour nous, il est important que le prochain président de la Commission représente une large majorité pro-européenne avec un programme clair pour refonder l’Europe », a-t-il ajouté.

L’Allemand Manfred Weber, que le PPE a proposé pour succéder à Juncker (lui aussi membre du PPE), s’est réjoui mardi du soutien d’une majorité de ses homologues au principe des candidats « têtes de liste ». Le PPE, qui est resté le principal parti au Parlement européen à l’issue du scrutin dimanche, « est prêt à faire tous les compromis nécessaires », a ajouté Weber.

LQ/AFP