Le président de la FLF, Paul Philipp, s’inquiète des conditions de livraison de l’enceinte du futur stade national prévue pour septembre 2020. Au moment précis où débutera une campagne…
Le fait qu’il y ait un nouveau délai de livraison de six mois supplémentaires, cela vous gêne ?
Paul Philipp : Si on regarde les choses sous un certain angle, à nous, ça nous enlève énormément de travail cette perspective d’avoir à commencer éventuellement en septembre et donc vraisemblablement par une campagne d’éliminatoires. Ça veut dire qu’il sera difficile de trouver une rencontre amicale pour l’inaugurer. Ces derniers temps, c’était très dur à organiser sans avoir de date officielle. À un moment, on aurait pu tomber d’accord avec le Portugal pour le mois de mars 2020. Alors heureusement qu’on est tombés sur eux pour les éliminatoires de l’Euro-2020 et qu’on a laissé tomber, sinon, on aurait été obligés d’annuler. On ne les aurait quand même pas rejoués aussi tôt.
Au moins cela vous laisse-t-il du temps pour vous préparer ?
Si je suis totalement honnête, ce stade, cela fait tellement longtemps qu’on l’attend qu’on peut bien patienter six mois de plus. Cela nous laisse effectivement six mois d’air (sic) pour encore mieux nous préparer. Pourtant, j’en reviens à ça : il y aura forcément un moment où il faudra qu’on soit prêts et qu’on puisse le dire à l’UEFA.
Tout est dans les plans, ou la FLF est-elle régulièrement sollicitée pour intervenir ?
Nous avons effectivement des réunions deux à trois fois par mois. On parle de tout : des vestiaires, de la salle de dopage, de la sécurité… Et puis on refait régulièrement revenir les gens de l’UEFA pour ne rien oublier et apporter tous les correctifs en cours de route. Parce que si ce stade est livré et qu’il manque quelque chose, c’est fini…
Et les efforts que la FLF doit, elle, fournir, dans l’attente de ce nouvel outil de travail ?
Les gens du Stade de France étaient encore là tout récemment pour nous aiguiller. On doit tout revoir sur notre façon de travailler. Sur la sécurité déjà, tout change énormément. Pareil pour les buvettes : on en aura douze. Or quand on loue le stade pour la soirée, on doit voir comment on fonctionne. Ce n’est plus le même nombre de personnes qui sont mises à travailler. Au niveau de la gestion des ressources humaines, c’est complètement différent. Et c’est comme ça pour tout. La billetterie, c’est différent, le sponsoring, c’est différent. Maintenant, on a des loges à louer… Oui, on aimerait bien avoir des répétitions générales.
Luc Holtz disait récemment qu’il ne serait pas franchement nostalgique du stade Josy-Barthel une fois qu’il serait possible de le quitter pour de bon. Et vous ?
Ça me travaille un tout petit peu. Attention, je suis content de venir ici, mais moi, le stade Josy-Barthel, j’y ai pensé toute ma vie. Avec la sélection, mais pas que : j’y ai gagné une Coupe de Luxembourg avec Beggen et même quand on était jeunes, puisque c’était là-bas qu’on allait courir. En fait, ce stade, c’est toute notre jeunesse ! Mais ce ne serait pas une raison pour cautionner le fait que ça n’avance pas ici (il rit) !
Entretien avec Julien Mollereau