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Spots électoraux en français : RTL répond aux attaques de déi Lénk


Le député David Wagner de déi Lénk dénonce un «boycott» de RTL. (photo Julien Garroy/Editpress)

Critiqué par déi Lénk pour avoir refusé de diffuser dans le cadre des élections européennes des spots électoraux en français sous-titré en luxembourgeois, le premier média audiovisuel du pays a réagi à la polémique mercredi soir par voie de communiqué.

Mardi, dans une question parlementaire urgente destinée au Premier ministre et ministre des Communications et des Médias, Xavier Bettel, les députés déi Lénk David Wagner et Marc Baum s’offusquaient que RTL ait refusé deux spots électoraux de leur parti en langue française.

«Monsieur le Premier Ministre estime-t-il légitime et légal qu’une société privée liée à un accord de concession avec l’État et tenue de participer à la campagne médiatique officielle, puisse déroger au régime des langues du pays de manière arbitraire et discrétionnaire?», s’interrogeait les deux députés, qui ne trouvaient d’ailleurs pas très «conforme à l’esprit européen» le fait de censurer le français alors que les élections européennes sont «par définition ouverte(s) aux citoyen.ne.s non luxembourgeois.es d’un autre État membre de l’Union européenne».

Et déi Lénk de noter que la radio 100,7 n’a pas refusé ces spots électoraux qui sont diffusés depuis ce lundi 29 avril dans les différents médias du pays.

Alors que déi Lénk a saisi l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA), David Wagner est également monté au front sur les réseaux sociaux :

Face à ces attaques, RTL propose une vision très formaliste de l’affaire. Le groupe audiovisuel s’en serait ainsi tenu strictement au règlement en vigueur.

«RTL a envoyé le 27 mars une fiche technique pour la radio et la télévision à l’ALIA, que cette dernière pouvait transmettre aux partis. Dans ces fiches, étaient spécifiés les formats techniques des messages, mais aussi que les spots pour la radio et la télévision, soient, comme lors des campagnes précédentes, livrés en langue luxembourgeoise. Cette pratique existait déjà dans le passé et n’avait jamais été mise en question ni par les partis politiques, ni par le SIP [Service information et presse du gouvernement] en tant que coordinateur», écrit RTL dans son communiqué de mercredi soir, avant de poursuivre : «Le jeudi 25 avril, RTL a constaté que deux des six spots radio et télé du parti déi Lénk et un spot radio et télé du parti Volt n’étaient pas en luxembourgeois, mais en français. RTL a attiré l’attention des partis respectifs et de l’ALIA sur le fait que les deux spots n’étaient pas conformes aux règles.».

«Huit partis sur dix ont utilisé la langue luxembourgeoise pour l’intégralité de leurs messages électoraux, en conformité avec les règles établies. RTL est d’avis qu’un changement des règles de dernière minute crée une inégalité de traitement entre les partis», conclut RTL.

LQ