La mission au Japon a permis de réaffirmer un partenariat bilatéral étroit dans l’exploration spatiale. La société ispace reste décidée à envoyer sur la Lune un nouveau rover, assemblé au Luxembourg.
La «force motrice» qui caractérise les Expositions universelles ferait, selon le Grand-Duc héritier Guillaume, «qu’il n’existe pas de meilleur endroit» pour réaffirmer l’étroite coopération entre le Grand-Duché et le Japon dans le secteur spatial. «Notre pays est devenu un pionnier et partenaire de confiance au niveau de la coopération spatiale à l’échelle internationale», souligne encore le successeur au trône, au moment de lancer, au pavillon luxembourgeois, le «Space Afternoon».
Ce séminaire, organisé mercredi, a constitué un des moments forts de la mission économique au Japon. Dans la salle «Péckvillchen» étaient à contempler aussi bien un modèle, en taille réelle, du rover «Tenacious» et du «Luna Lander», baptisé «Resilience». Les deux engins ont été développés par la start-up japonaise ispace, dont le siège européen se trouve depuis 2017 au Luxembourg. Et c’est aussi au Grand-Duché que le rover a été assemblé.
Une prochaine mission prévue en 2027
«Le 6 juin dernier, on était arrivé à quelques pas près de la Lune. Cela nous a rappelé que même la meilleure technologie n’est pas toujours suffisante. Resilience et Tenacious ne sont pas seulement des noms, ce sont aussi des qualités», relate le Grand-Duc héritier. Début juin, les «premiers pas» du Luxembourg sur la Lune n’ont, en effet, pas pu avoir lieu.
«Nous avons déjà identifié les causes pour cet alunissage manqué et sommes prêts à corriger nos mécanismes. On travaille d’ores et déjà sur nos prochaines missions», assure Takeshi Hakamada, le fondateur et directeur général d’ispace, présent au séminaire, en compagnie de nombreux autres acteurs du secteur spatial japonais et luxembourgeois.

Le retour sur la Lune, qualifié de prochain «tournant», est prévu, selon Takeshi Hakamada, «avant la fin de cette décennie». Dans nos colonnes, Marc Serres, le directeur de l’Agence spatiale luxembourgeoise (LSA), avait annoncé que la prochaine mission, avec un nouveau rover assemblé au Grand-Duché, était programmée pour 2027, cette fois en coopération avec la NASA.
La société ispace continue, ainsi, à miser pleinement sur le Luxembourg comme partenaire clé pour mener un «voyage incroyable». «Ensemble, nous allons encore écrire l’histoire», promet Takeshi Hakamada.
La recherche spatiale, un second axe majeur
Au-delà de la coopération avec ispace, le Luxembourg et la LSA ont renforcé, l’an dernier, les liens avec l’Agence spatiale japonaise JAXA. En début de semaine, la ministre Stéphanie Obertin a rencontré, à Tokyo, le président de l’agence, le Dr Hiroshi Yamakawa, tout comme des représentants de personnalités de la recherche et de l’industrie spatiale.
«La recherche spatiale possède un grand potentiel. Le Luxembourg dispose, avec le SnT (NDLR : Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) et l’Esric (NDLR : Centre d’innovation européen pour les ressources spatiales), de deux acteurs clés en la matière. Le gouvernement va continuer à supporter les investisseurs qui veulent se lancer dans le secteur spatial», développe la ministre en charge de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de la Digitalisation.
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Les États-Unis mettent Artemis à l’honneur
Ces dernières semaines, l’alunissage, finalement raté, d’un rover luxembourgeois a dominé l’actualité. La participation du Grand-Duché et de la LSA au projet Artemis, mené par la NASA, n’est pas à oublier pour autant. À l’Expo 2025, le pavillon américain est largement axé sur l’exploration spatiale des États-Unis. À l’intérieur d’un cube lumineux est recréée l’excitation d’un lancement d’une fusée du programme Artemis, grâce à des visuels immersifs, un son surround et un éclairage cinématographique (voir photo).
Le Luxembourg a figuré, en 2020, parmi les premiers pays à s’engager aux côtés de la NASA pour retourner sur la Lune. La mission Artemis I, inhabité, s’est élancée en novembre 2022. En principe, Artemis II, cette fois avec des astronautes à bord, va décoller en avril 2026. Il est prévu d’effectuer un passage lunaire. Le retour de l’homme sur la Lune reste prévu pour 2027, même si l’ombre des coupes budgétaires lancées par l’administration Trump menace la poursuite du programme.
À moyen et long terme, il est prévu d’installer sur la Lune une base pour lancer des missions vers Mars.
