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Solidarité et shopping de Noël au Bazar de la Croix-Rouge


Repoussé de quelques jours par rapport à sa date habituelle, le bazar 2024 a accueilli des milliers de personnes. (photos Hervé Montaigu)

Parmi les animations qui ont fait le plein ce week-end à Luxembourg, le Bazar de la Croix-Rouge a attiré près de 10 000 personnes et récolté des fonds pour ses projets jeunesse.

Les rues de la capitale étaient noires de monde samedi et dimanche, entre les marchés de Noël disséminés sur cinq sites différents, et, au Glacis, la fête des Vins et crémants, et le traditionnel Bazar de la Croix-Rouge. Un rendez-vous annuel organisé depuis presque 80 ans, dont le but est de soutenir l’action de l’organisation humanitaire sur le terrain au Luxembourg, mais aussi dans le monde.

L’an dernier, ce sont ainsi 290 000 euros qui ont été amassés, puis redistribués intégralement aux nombreux services de la Croix-Rouge spécifiquement dédiés aux jeunes et aux familles. Et cette 78e édition s’inscrit à nouveau dans cette ligne, alors que la jeunesse du Grand-Duché affronte une période sombre.

Au stand «Traditions to share», Vania et ses collègues bénévoles n’ont pas eu une minute pour souffler.

«On se rend compte, en accompagnant tous les jours des jeunes, que de plus en plus d’entre eux traversent des périodes difficiles au niveau psychologique, mais aussi matériel. Le contexte économique défavorable a vraiment un impact direct sur leur bien-être. D’où la nécessité pour nous de soutenir financièrement ces services-là», affirme Anne Reuland, présidente de la section Luxembourg-ville de la Croix-Rouge.

À côté du service Psy-Jeunes bien connu, il y a par exemple les colonies de vacances qui permettent chaque année à des enfants du Grand-Duché qui en sont privés de partir quelques jours en vacances à la mer avec leurs copains. De quoi les aider à s’évader de leur quotidien parfois très dur. «Oui, même au Luxembourg, il y a des familles qui manquent de beaucoup de choses, il ne faut pas l’oublier», rappelle la présidente.

Les articles d’occasion, bradés au profit de l’organisation, ont fait des heureux.

Mais le bazar est aussi et surtout un moment de fête et de partage, une tradition bien ancrée dans la vie de la capitale : «Les gens y venaient avec leurs grands-parents et y emmènent aujourd’hui leurs enfants. En parallèle, on a aussi réussi à faire connaître l’événement et à attirer un nouveau public plus international», se réjouit-elle.

Au total, 350 bénévoles sont mobilisés pour faire vivre le bazar le temps d’un week-end, après des mois de préparation en coulisses. «On travaille toute l’année pour que le bazar soit une réussite», explique Vania Henry, membre du comité d’organisation.

La convivialité et l’ambiance festive étaient partout sous le chapiteau.

Le séisme Caritas pèse sur les dons

Dans le coin baptisé «Traditions to share», les visiteurs multiplient les coups de cœur. À l’image de Catherine et Frédérique, dont la fille collectionne les chats, et qui craque sur une jolie assiette japonaise peinte à l’effigie de l’animal qu’elle placera sous le sapin : «On ne vient pas tous les ans, mais cet après-midi, on a fait un petit tour au marché de Noël, c’était à la fois sympa, coloré et joyeux! Et on finit par le bazar, c’est un peu la promenade des achats de Noël», confient les deux amies.

Pour mettre en valeur tous ces trésors au stand déco, la petite équipe de bénévoles est à pied d’œuvre. Tantôt en caisse, tantôt sous les tables pour aller fouiller les cartons et assurer le réassort. «Nous n’achetons que des pièces à bon prix pour pouvoir en tirer un bénéfice lors de la vente. On a des sponsors qui nous offrent des articles, et aussi une équipe d’acheteurs qui vont dénicher des objets, de l’artisanat, de la poterie, toute l’année, y compris à l’étranger», poursuit Vania Henry.

Avec le bazar, la Croix-Rouge espère aussi renouer la confiance avec les donateurs.

Entre les stands, quelques-uns des services de la Croix-Rouge se présentent au public, une opportunité bienvenue pour restaurer la confiance avec les donateurs privés après l’affaire Caritas, un séisme qui a éclaboussé tout le secteur : «Bien sûr, nous ressentons les effets de ce qui s’est passé chez Caritas, et qui est déplorable pour tous les gens qui s’engagent chaque jour et qui méritent d’être soutenus», pointe Anne Reuland, confirmant une baisse des dons ces derniers mois.

Or, énormément de services de la Croix-Rouge ne sont pas conventionnés et dépendent totalement des dons privés. L’un des défis pour 2025 sera donc de renouer ce lien de confiance avec le public. Si vous souhaitez faire un don, rendez-vous sur le site dédié.

donate.croix-rouge.lu

Des cadeaux pour 190 enfants défavorisés

Sous le sapin de Noël aux mille et unes boules, Henri, bénévole depuis 11 ans à la Croix-Rouge de la Jeunesse, s’occupe de l’opération «Un cadeau pour chaque enfant». Le principe est simple : les visiteurs qui souhaitent faire un don choisissent une boule sur l’arbre, celle-ci correspondant au vœu de Noël d’un enfant bénéficiaire. «Nos assistants sociaux nous transmettent les listes de Noël de 190 enfants qu’on accompagne et, grâce au soutien du public, on joue les Père Noël en allant acheter les jouets et en les déposant ensuite aux familles qui n’ont pas les moyens de gâter leurs petits», explique le jeune homme. Bonne nouvelle, dimanche après-midi, il ne restait plus qu’une dizaine de boules sur ce sapin solidaire. Parmi les lettres, celles de Nadina, 2 ans, qui aimerait recevoir un camion-pousseur pour partir en promenade. Kais, 7 ans, adorerait une mini-moto aux couleurs de ses héros préférés, la Pat’Patrouille. Salomon, 14 ans, fan de football et de lecture, aimerait quant à lui recevoir un bon d’achat pour de nouveaux livres.